
Les sports
L'adieu au gazon
L'équipe championne de golf Rouge
et Or entreprendra bientôt son entraînement hivernal
par Paul Langlois
Championne québécoise en féminin et en
masculin cet automne, l'équipe de golf Rouge et Or entreprendra
bientôt son entraînement hivernal, avec tous les
désavantages que cela comporte.
La situation géographique de la région de Québec,
on le sait, est loin de favoriser la pratique du golf à
l'année. Comment le Rouge et Or surmonte-t-il ce handicap?
"Nous profitons de cette période de l'année
pour travailler plus spécifiquement la technique, répond
l'entraîneur-chef Frédéric Théberge.
Depuis la fin de l'été, nous nous sommes entraînés
au Club de golf Royal Québec et nous avons eu des compétitions
au Québec et sur la côte est américaine depuis
la rentrée scolaire. Nous nous préparons maintenant
pour l'entraînement intérieur, dans une salle de
squash et au Stade couvert du PEPS. On reverra du vrai gazon
en mars lorsqu'on ira en Caroline pour notre camp d'entraînement
annuel."
Vaincre les Américains chez eux
Le coach du Rouge et Or est par ailleurs très
fier de ce que son équipe réussit à accomplir
au Québec et surtout aux États-Unis. "C'est
tout un défi pour nous de performer face aux Américains,
dit-il. Nous ne profitons pas de la même accessibilité
aux terrains de golf. D'abord à cause des conditions climatiques,
mais aussi à cause du manque de place dans les terrains
de la région qui sont occupés la plupart du temps
par leurs membres. De plus, nous n'avons pas encore à
Québec de terrain pouvant accueillir des championnats
professionnels, le type de parcours sur lequel on doit compétitionner
aux États-Unis et dans les autres provinces canadiennes.
Pour se donner de meilleures chances de performer, nous devons
faire plusieurs voyages sur la côte est américaine
pour une dizaine de tournois et un camp d'entraînement
d'une semaine. Ces voyages augmentent considérablement
nos dépenses et demandent par le fait même beaucoup
d'organisation."
La situation géographique de Québec rend également
le recrutement d'athlètes plus difficile, plusieurs bons
joueurs étant tentés par des invitations de nos
voisins du sud qui leur offrent le golf à l'année.
"Je ne décourage pas les jeunes d'aller étudier
aux États-Unis, mais ce que je déplore c'est qu'il
y en a plusieurs qui quittent le Québec pour des programmes
académiques de moins bonne qualité que ce que peut
offrir l'Université Laval. Nous sommes dans une excellente
institution et nous avons l'un des meilleurs programmes de golf
au Canada qui n'a rien à envier aux Américains
à part le climat", mentionne Théberge qui
est à la tête de l'équipe de golf Rouge et
Or depuis sa création en 2000. "Aux États-Unis,
on remporte régulièrement des tournois de la NAIA
(National Association of Intercollegiate Athletics) et de la
NCAA (National Collegiate Athletic Association)", souligne-t-il,
en faisant référence, entre autres, à la
belle victoire de son équipe à un tournoi de première
division de la NCAA qui regroupait treize équipes dans
la région de Boston en fin de semaine dernière.
D'excellents golfeurs en région
Le Rouge et Or réussit tout de même à
attirer des golfeuses et golfeurs de haut niveau. On n'a qu'à
penser à Benjamin Noël, Marc-André Perreault
et Gabrielle Dugré, tous trois originaires de l'Abitibi,
qui ont joint les rangs de l'équipe cet automne. "Il
y a, explique Théberge, d'excellents jeunes golfeurs au
Québec et, curieusement, la plupart proviennent des régions.
Pourquoi? Parce qu'ils ont la chance d'avoir accès plus
facilement aux terrains de golf, ceux-ci étant moins achalandés
et moins coûteux que ceux des villes. De plus, ces jeunes
sont souvent plus facilement appuyés financièrement
par leur communauté que peut l'être un jeune athlète
vivant dans une plus grande ville."
L'entraîneur-chef du Rouge et Or estime qu'il a présentement
entre les mains la meilleure équipe de golf de l'histoire
du programme. "Avec les titres provinciaux en féminin
et en masculin, une victoire dans la NCAA division I, deux dans
la NCAA division III et une autre dans la NAIA, nous sommes gonflés
à bloc pour entreprendre notre entraînement intérieur.
Nous savons que nous sommes à la hauteur et nous arriverons
confiants au Championnat canadien à Victoria le printemps
prochain", conclut-il.

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