
Fracas dans la francophonie
Un journal pour que résonne la voix des
jeunes
par Renée Larochelle
Prendre leur place au sein de la francophonie et faire du
bruit pour se faire entendre: voilà ce qui a incité
un groupe de jeunes francophones à fonder un journal,
dans un premier temps, et à l'intituler Fracas,
dans un second temps. C'est pourtant sans tambour ni trompette
que le premier numéro spécial de cette publication
aussi originale dans le choix de ses sujets que dans sa présentation
sortira en librairie dans les prochains jours. "Le nom du
journal témoigne vraiment de ce que nous voulons faire,
souligne François Mireault, assistant à la rédaction
et responsables de liens avec les collaborateurs provenant des
quatre coins du monde. L'espace francophone est vaste et Fracas
constitue une tribune de choix pour tous les jeunes de 18 à
35 ans qui veulent s'exprimer sur différents sujets reliés
à leur culture, à leur société et
à la langue française."
Hébergé par la Faculté des lettres et logeant
au Centre international de documentation et d'échanges
de la francophonie (CIDEF) situé au pavillon Charles-de-Koninck,
le journal Fracas est patronné par la Chaire de
recherche du Canada en littératures africaines et Francophonie.
Dans ce numéro spécial, Fracas propose à
ses lecteurs et lectrices des "portraits croisés"
de la jeunesse francophone du Québec et de Wallonie-Bruxelles,
à travers des thèmes aussi variés que la
mondialisation, les paralittératures, l'immigration, l'implication
politique, la vie étudiante, la langue, etc.
Le rêve américain en français
Étudiante au doctorat en littérature à
l'Université Laval, Clarisse Dehont signe ainsi un article
sur l'immigration des Belges au Québec. On y apprend entre
autres les raisons pour lesquelles entre 500 et 550 Belges choisissent
de s'établir au Québec annuellement. "Pour
de nombreux Belges, le Québec représente, encore
de nos jours, le rêve américain en français,
écrit Clarisse Dehont. Ailleurs, l'herbe est toujours
plus verte. Si cette herbe borde en plus le fleuve Saint-Laurent,
elle fait d'autant plus rêver."
Parmi les autres sujets traités par de jeunes Québécois
figurent le métissage de la culture étudiante en
Belgique, l'émergence d'une culture multilingue et la
discrimination raciale. Les Belges, eux, jettent un regard aiguisé
sur l'engagement des jeunes Québécois en politique,
la renaissance des langues autochtones et le leadership qu'exerce
le Québec en matière de musique électronique.
Déjà en chantier, le prochain numéro de
Fracas portera sur l'Afrique subsaharienne. "Nous
poursuivons notre volonté d'enrichir notre réseau,
dit François Mireault. Déjà, nous avons
trouvé la vingtaine de collaborateurs africains qui nous
parleront de ce qui se passe dans leur pays. La jeunesse francophone
attendait une occasion en or de faire entendre sa voix dans le
monde et Fracas ne souhaite rien d'autre que de lui en
donner la chance."
On peut commander le journal au www.ulaval.ca/afi/fracas
ou par téléphone au (418) 656-5772, au coût
de 3$. Publié au printemps 2004, le premier numéro
régulier de Fracas, qui traitait des jeunes francophones
d'Amérique du Nord, est aussi disponible.
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