
Plein le dos
La douleur n'épargne pas les femmes au
foyer
par Jean Hamann
Les maux de dos évoluent de la même façon
chez les femmes, peu importe si elles travaillent à l'extérieur
du foyer ou à la maison. C'est ce que concluent les chercheurs
Clermont Dionne et Marise Chénard, du Département
de réadaptation de la Faculté de médecine,
après avoir suivi, pendant deux ans, 104 femmes au foyer
et 288 femmes sur le marché du travail. Toutes ces femmes
ont été recrutées après avoir consulté
un médecin pour des maux de dos.
Les chercheurs ont contacté ces femmes à trois
reprises - six mois, un an et deux ans après leur visite
chez le médecin - pour déterminer comment évoluaient
les symptômes de leur mal de dos. Contrairement à
ce qu'ils anticipaient, l'analyse des réponses fournies
à des questionnaires standards a démontré
que la douleur ressentie, l'interférence avec les activités
normales et le nombre de jours avec incapacité diminuaient
de façon similaire chez les deux groupes de femmes.
"Nous pensions que les femmes sur le marché du
travail allaient démontrer plus de limitations fonctionnelles
que les femmes au foyer parce que le travail "officiel"
est considéré comme un facteur de risque en soi
et parce que les femmes qui travaillent à l'extérieur
doivent également s'acquitter de la majorité des
tâches domestiques", rapportent-ils dans une récente
édition de la revue scientifique Spine.
Aucun facteur transcendant ne permet aux chercheurs d'expliquer
leurs observations. "Nos résultats démontrent
toutefois que le travail "officiel" n'est pas un déterminant
significatif des limitations fonctionnelles engendrées
par les maux de dos et qu'il faudrait consacrer davantage d'études
aux maux de dos qui touchent les personnes qui ne sont pas sur
le marché du travail", concluent-ils.
|