Top chrono!
La retraite prochaine n'empêchera
pas Claude Désy de rouler à cent à l'heure
par Renée Larochelle
Le temps de Claude Désy à l'Université
Laval est désormais compté. En effet, le coordonnateur
du programme des activités d'excellence sportives du Rouge
et Or prendra officiellement sa retraite le 1er octobre prochain.
Mais ce ne sera pas pour enfiler ses pantoufles, loin de là.
À partir de cette date, l'homme pourra se consacrer entièrement
à son hobby devenu au fil des ans une passion: le chronométrage.
C'est en organisant des compétitions sportives durant
ses études secondaires et collégiales que Claude
Désy a eu la piqûre du chrono. Les règlements
des sports olympiques n'ayant plus de secrets pour lui, il a
été vite repéré puis nommé
responsable du chronométrage aux Jeux olympiques de Montréal
en 1976. Depuis, l'homme n'a pas cessé d'enchaîner
les Jeux olympiques d'hiver et d'été: Lake Placid,
Los Angeles, Calgary, Albertville, Atlanta, Sydney, sans compter
différentes Coupes du monde en Europe. Il y a deux semaines,
Claude Désy revenait d'Athènes où il a agi
comme responsable du chronométrage aux compétitions
de voile, avec une équipe de 124 bénévoles
sous sa supervision. "Le métier de chronométreur
ne se limite pas à appuyer sur un bouton, explique Claude
Désy. Il faut opérer avec un équipement
hautement sophistiqué réunissant ordinateurs, câblages,
etc. À Athènes, nous avions cinq tonnes de matériel!"
Un gars qui "Swatch"
L'un des moments les plus intenses de sa carrière
de chronométreur, Claude Désy l'a vécu aux
Jeux olympiques de Los Angeles, en 1984, alors qu'il chronométrait
le 100 m à la course. "Je me trouvais à deux
doigts du sprinter Carl Lewis qui fonçait à toutes
jambes vers le fil d'arrivée. J'entendais la clameur de
la foule de 60 000 personnes réunies dans le stade. Je
pouvais ressentir ce que ressentaient les athlètes. L'ambiance
était électrisante." L'erreur ne lui étant
pas permise, Claude Désy fuit la distraction comme la
peste lors de ces compétitions qui le mettent en présence
des meilleurs au monde, que ce soit en haltérophilie,
en ski alpin, en aviron ou en gymnastique.
"Nous ne sommes pas là pour regarder la compétition
mais pour bien mesurer le temps, souligne Claude Désy,
qui tient en très haute estime l'entreprise qui fait appel
à ses services: Swatch. Ce qui ne l'empêche pas
d'explorer le coin de pays où il se trouve, entre deux
compétitions, ou d'aller prendre une bière avec
des arbitres ou des officiels rencontrés lors d'autres
jeux olympiques. Avec le temps, ce grand sportif a en effet créé
des liens et noué de belles amitiés avec des gens
de partout dans le monde. Malgré le fait qu'il ait côtoyé
les plus grands athlètes, son admiration va aux étudiants
du Rouge et Or, qui font des pieds et des mains pour conjuguer
sports et études. Il leur offre support et soutien, dans
leur poursuite quotidienne de l'excellence.
"Je connais des étudiants qui commencent à
s'entraîner à 6 h le matin, qui suivent leurs cours
toute la journée et qui reviennent à l'entraînement
avant de se taper de nombreuses heures d'études. Beaucoup
travaillent dans un dépanneur ou dans un bar pour gagner
leurs études. Je les trouve tout simplement formidables."
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