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Le ventre comme cible thérapeutique
Les chercheurs du projet Synergie tentent de
prouver qu'une réduction de l'obésité abdominale
est garante de santé
Une équipe dirigée par Jean-Pierre Després,
professeur au Département des sciences des aliments et
de nutrition, entreprend une étude qui permettra de déterminer
si le fait de perdre du ventre diminue les risques de diabète
et de maladies cardiovasculaires. "Le projet Synergie est
une première mondiale puisqu'il a pour objectif de quantifier,
chez des hommes avec obésité abdominale à
risque, les bienfaits d'une perte de poids maintenue sur une
période prolongée. Aucune étude n'a encore
démontré pareils bénéfices au moyen
d'une approche non pharmacologique", commente le professeur
Després.
Comme son nom l'indique, le projet Synergie mettra à contribution
des spécialistes de différents horizons. Des chercheurs,
médecins, nutritionnistes et kinésiologues associés
à la Faculté de médecine et oeuvrant au
Centre de recherche de l'Hôpital Laval et au Centre de
recherche sur les maladies lipidiques du CHUL mettront la main
à la pâte. Outre Jean-Pierre Després, les
principaux chercheurs qui participent à l'étude
sont Paul Poirier, Angelo Tremblay, Natalie Alméras et
Jean Bergeron. D'une durée totale de cinq ans, l'étude
bénéficie d'un soutien financier de 1 M$ en provenance
des Instituts de recherche en santé du Canada.
Les chercheurs recruteront 150 hommes âgés entre
30 et 65 ans, en bonne santé, qui présentent un
surplus de poids (tour de taille de 90 cm ou plus) et un taux
de triglycérides au-dessus des valeurs normales. Conseillés
par des nutritionnistes et des kinésiologues, ces sujets
adapteront leur alimentation et leur pratique d'activités
physiques de façon à être en déficit
de 500 kilocalories par jour. "On anticipe une perte de
poids de 0,5 à 1 kilo par semaine, avance Angelo Tremblay.
Ces nouvelles habitudes devraient produire une diminution des
risques de diabète et de maladies cardiovasculaires et
une augmentation du sentiment de bien-être des sujets."
La perte de poids s'étendra sur un an après quoi
les sujets tenteront de maintenir le poids atteint pendant les
deux années qui suivront
Comme l'ont démontré les travaux de l'équipe
de Jean-Pierre Després, ce n'est pas le taux de sucre
élevé des patients diabétiques qui augmente
leur risque de maladies cardiaques, mais plutôt la présence
d'obésité abdominale accompagnée d'un ensemble
de problèmes désigné sous le nom de syndrome
métabolique. Les trois quarts des personnes diabétiques
obèses décèdent des suites de maladies cardiovasculaires.
Les chercheurs ont mis au point un test simple de dépistage
de ce syndrome qui consiste à mesurer, d'une part, le
tour de taille des personnes à risques parmi les patients
obèses ou diabétiques et, d'autre part, leur concentration
sanguine de triglycérides. Les personnes qui ont un tour
de taille et un taux de triglycérides élevés
ont une probabilité dépassant 80 % d'être
porteurs du syndrome et donc de souffrir un jour d'une maladie
cardiovasculaire. Ce risque est aussi élevé, sinon
plus, que celui associé au tabagisme, à un taux
de cholestérol élevé ou à l'hypertension.
Environ 20 % des Québécois adultes souffriraient
de ce syndrome, dont bon nombre à leur insu. Les hommes
intéressés à prendre part à cette
étude doivent s'adresser au numéro 656-2392.
JEAN HAMANN
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