
Les sports
Avant de s'élancer
Au golf, le succès passe par un bon prof,
une éthique de travail et de la pratique
Le golf a énormément gagné en popularité
au cours des dernières années et il est maintenant
pratiqué par monsieur et madame tout-le-monde. Comme l'objectif
de tous les golfeurs est d'améliorer son jeu ronde après
ronde, nous avons rencontré Frédéric Théberge,
entraîneur-chef de l'équipe de golf Rouge et Or,
professionnel adjoint au Club de golf de Lorette et enseignant
à l'École de golf André-Gingras, qui est
allé de quelques conseils aux joueurs de niveaux débutant
et intermédiaire.
Selon lui, la première chose à faire est de se
trouver un bon professeur. "La meilleure façon d'améliorer
son golf, explique-t-il, est d'être suivi régulièrement
par un enseignant compétent à qui l'on peut faire
confiance dans l'analyse de notre élan et des correctifs
à amener à celui-ci. Idéalement, il faut
voir son professeur quatre à cinq fois dans l'été,
c'est-à-dire à toutes les trois semaines environ,
afin d'améliorer l'élan étape par étape."
Champ de pratique
"Lorsqu'on se présente sur un terrain de golf,
c'est pour jouer, pas pour pratiquer": telle est la position
de Frédéric Théberge. "Quand on joue
une ronde, ce n'est pas le temps de penser à sa technique,
on doit tout simplement jouer et avoir du plaisir à le
faire." Selon lui, c'est dans un champ de pratique que l'on
doit assimiler les techniques transmises par son professeur.
Et quelle approche doit-on avoir lorsqu'on est au champ de pratique?
"Il faut d'abord s'établir des objectifs de technique.
Balle après balle, on doit se concentrer à appliquer
les conseils de son enseignant jusqu'à ce que les mouvements
deviennent des automatismes, que l'élan devienne plus
fluide et plus naturel."
Frédéric Théberge parle ensuite en termes
d'objectifs de réussite. "On peut se délimiter
un corridor de frappe dans sa tête et s'imaginer que l'on
est sur un vrai terrain. Les champs de pratique sont tellement
larges que si l'on ne se donne pas un corridor de frappe, on
aura souvent l'impression que l'on fait de bons coups alors que
sur un vrai terrain, notre balle se retrouverait dans le boisé",
explique-t-il. Il conseille également d'observer attentivement
la trajectoire de la balle afin d'en faire rapport à son
professeur qui pourra ainsi mieux amener les correctifs nécessaires
à l'élan.
Avant-match
Il est également très important d'aller au
champ de pratique tout juste avant le coup de départ d'une
partie. Frédéric Théberge estime qu'il faut
suivre une routine d'environ 45 minutes avant de débuter
sa ronde.
Le tout débute par une série d'étirements
et d'échauffements pour activer la circulation sanguine.
Ces exercices sont extrêmement importants, surtout lorsqu'il
fait froid. Ensuite, on prend son bâton le plus court et
le plus lourd (un wedge) pour frapper la balle avec des demi-élans,
des trois-quarts d'élan, et finalement des élans
complets. Doivent se succéder par la suite des frappes
avec les fers 9, 7, 5 et 3 pour finalement utiliser le bâton
avec lequel on amorcera sa ronde (habituellement le bois 1).
L'objectif de cette pratique est de bien sentir la tête
du bâton pour mieux contrôler son élan. Frédéric
Théberge mentionne de ne pas frapper plus d'une trentaine
de balles avant la partie, un petit panier étant suffisant.
On se dirige ensuite au vert de pratique pour faire de longs
coups roulés et des coups d'approche pour connaître
la "vitesse" des verts et voir comment réagit
la balle. "On ne devrait pas pratiquer des coups roulés
courts car si on les manque, notre confiance pourrait être
affectée avant le début de notre ronde", indique
Frédéric Théberge qui, s'appuyant sur des
études scientifiques, estime que la short game
(coups roulés et approches courtes) est l'aspect le plus
important du jeu. Le putting représente effectivement
43 % du jeu comparativement à 25 % pour les coups de départ,
13 % pour les approches courtes, 7 % pour les coups avec les
fers courts, 4 % avec les fers moyens, 3 % avec les fers longs
et 5 % pour les coups en position difficile. De là, l'importance
de bien tester les verts avant le match.
Finalement, avant de prendre le départ, on peut prendre
quelques minutes pour consulter la carte de pointage afin de
visualiser le parcours. Frédéric Théberge
conseille également d'établir sa propre normale
selon son handicap afin d'améliorer son pointage graduellement
et d'éviter le découragement. "Si notre handicap
est de 20, dit-il, on ajoute 20 à la normale du parcours
pour se faire sa normale personnelle. L'important est d'y aller
étape par étape."
Voilà pour ces quelques conseils. En résumé:
un bon prof, une éthique de travail, de la pratique, de
la pratique, de la pratique et une bonne dose de plaisir. Bon
golf et bon été à tous nos lecteurs.
PAUL LANGLOIS
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