Ceci n'est pas une banque
Deux étudiants participent à l'informatisation
d'une mutuelle d'épargne et de crédit au Sénégal
Deux étudiants de 1er cycle du Département d'informatique
et de génie logiciel, Frédéric Audet et
Maxime Dionne, vivent une expérience hors de l'ordinaire
cet été. Les deux compères ont pris la direction
de Dakar, au Sénégal, pour y effectuer un stage
d'été à l'Union des mutuelles du partenariat
pour la mobilisation de l'épargne et du crédit
au Sénégal (UM-PAMECAS), par l'intermédiaire
de Développement international Desjardins (DID). Composante
du Mouvement Desjardins, DID appuie, depuis plus de 30 ans, les
efforts de développement des institutions financières
dans une vingtaine de pays d'Afrique, d'Amérique latine,
des Antilles, d'Asie et d'Europe centrale et d'Europe de l'Est.
Arrivés à Dakar début juin, les deux étudiants
participent à l'informatisation de l'UM-PAMECAS, une institution
en croissance rapide: entre décembre 2000 et juin 2003,
le nombre de membres y est passé de 97 000 à 164
000, alors que l'actif, qui était de 11,4 M$, a grimpé
à 24 M$. L'augmentation du volume de transactions plaide
en faveur de l'automatisation des opérations qui, dans
cette institution comme dans la plupart des banques africaines,
se font encore largement «à la mitaine». «Pour
le moment, nous effectuons beaucoup de supports aux usagers,
dans les caisses ou à la direction du réseau où
se trouve notre bureau, explique Frédéric Audet.
Quatorze des 27 caisses du réseau sont informatisées
et tout le matériel pour informatiser les autres est disponible.
Il ne reste qu'à trouver le temps de le faire.»
Les outils informatiques dont disposent les étudiants
dans leur milieu de travail sont très respectables. "Ils
ont ce qui se faisait de mieux il y a deux ans, des Pentium 3
ou 4 avec des écrans LCD", commente Maxime Dionne.
Les étudiants ont bien sûr noté certaines
différences culturelles entre Québécois
et Sénégalais, notamment en ce qui a trait à
l'organisation du travail, mais ils ont aussi rapidement "connecté"
avec leurs nouveaux collègues de travail, aidés
en cela par la culture propre à la grande confrérie
internationale des informaticiens.
Frédéric Audet et Maxime Dionne ont déniché
ce stage par l'entremise de contacts établis entre DID,
le Bureau international de l'Université Laval et Élisabeth
Oudar, responsable de la formation pratique au Département
d'informatique et de génie logiciel. Le Bureau international
appuie financièrement les étudiants pendant la
durée de ce stage non rémunéré, qui
leur sera crédité comme cours obligatoire dans
le cadre du programme de baccalauréat en informatique.
Les réactions du chef du département technique
et informatique du réseau PAMECAS, Seykhou Oumar Ndiay,
à cette première participation étudiante
au projet sont encourageantes. «Au départ, j'étais
un peu sceptique, mais maintenant, je reste persuadé que
cette belle expérience doit être pérennisée
par le biais de DID. C'est vraiment du gagnant/gagnant et il
va falloir trouver une formule pour systématiser cette
expérience.»
JEAN HAMANN
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