Savoir en ligne, diffusion surmultipliée
La collection des mémoires et thèses
électroniques de la Bibliothèque compte maintenant
100 titres
Fin mai, la collection «Mémoires et thèses
électroniques» de la Bibliothèque de l'Université
Laval (www.theses.ulaval.ca)
s'est enrichie d'un centième titre, soit la thèse
de doctorat en génie chimique d'Adi-Laurentiu Tarca, déposée
en avril dernier. Lancée il y a un an et demi, cette collection
est constituée exclusivement de mémoires et de
thèses électroniques déposés à
la Faculté des études supérieures. Selon
Patrice Gosselin, conseiller à la gestion des études
à la Faculté, une tendance vers l'accélération
des dépôts sur support électronique semble
se dessiner. «De janvier à avril 2004, dit-il, nous
avons presque quadruplé le nombre de dépôts
finaux, comparé à la même période
l'an dernier.» Cette tendance survient à un moment
où la consultation du site Web de la collection n'a jamais
été aussi forte. Uniquement durant le mois d'avril,
il a reçu la visite de plus de 28 000 internautes. Et
plus de 71 000 pages ont fait l'objet d'une demande. Cette demande
représente une augmentation de 21 % sur celle de janvier
2004.
Un petit calcul statistique effectué par les responsables
de la collection indiquerait qu'au bas mot, les mémoires
et thèses en ligne sont au moins cent fois plus consultés
que ceux et celles sur support papier. Ils jouissent donc d'une
très grande visibilité. «Étant donné
que nous sommes conforme à la norme Open Archives Initiative,
plusieurs robots d'indexation viennent chercher les métadonnées
de ces documents, explique, pour sa part, Rida Benjelloun, chef
de la section des développements numériques à
la direction de la Bibliothèque. Actuellement, ces données
se retrouvent dans des moteurs de recherche, entre autres dans
Yahoo! et Google. De plus, le support électronique facilite
grandement la démarche de l'étudiant auprès
d'un éventuel employeur en lui évitant de joindre
une copie de son mémoire ou de sa thèse à
chacun des curriculum vitae qu'il envoie.»
À la fine pointe
L'Université Laval est actuellement le deuxième
plus gros producteur de mémoires et de thèses électroniques
au Canada. D'ici peu, la collection contiendra des documents
en provenance de l'ensemble des facultés. La collection
reproduit intégralement le contenu des mémoires
et des thèses, y compris tous les éléments
graphiques que ceux-ci peuvent contenir. Il y a même place
pour le son et la vidéo! «Habituellement, lorsqu'un
enregistrement vidéo accompagne le document papier, il
vient sous la forme d'une vidéocassette VHS, indique Patrice
Gosselin. Or, nous pouvons l'intégrer au document en ligne.
Quelques petits modules, relatifs à l'animation, restent
encore à implanter. La possibilité d'intégrer
le son, la vidéo, les objets en trois dimensions et l'interactivité
permettra d'enrichir à la longue le mémoire ou
la thèse et d'en faire des documents encore plus intéressants.
Je suis convaincu qu'en arts visuels, par exemple, les étudiants
vont trouver un fort profit de ce côté.»
La collection est supportée par les technologies PDF et
XML, ce dernier étant un format multiplateformes considéré
comme très bon pour l'archivage. Cette technologie permet,
entre autres, de faire de la recherche intégrée.
«Une fois que l'on est dans le document PDF, explique Patrice
Gosselin, on repère un terme spécifique beaucoup
plus rapidement. Acrobat nous mène à la page même.»
Selon lui, le jour n'est plus très loin où le système
offrira un accès direct à la base de données
de recherche ayant servi au mémoire ou à la thèse,
dans la mesure où cette base de données pourra
être rendue publique. La pérennité des documents
est, quant à elle, assurée. «XML est un standard,
une norme, souligne Rida Benjelloun. Ces fichiers peuvent être
ouverts par n'importe quel éditeur-texte. Si Windows n'existait
plus, les documents pourraient être ouverts sur Linux,
Macintosh, ou autres.»
Les documents de la collection sont assujettis aux mêmes
dispositions que les mémoires et thèses sur format
papier en ce qui regarde la propriété intellectuelle.
D'autre part, et selon Patrice Gosselin, leur présence
sur Internet vient renforcer leur sécurité. «Qui
oserait plagier Le Petit Larousse?, demande-t-il.
Personne, parce qu'il est trop connu. Le même principe
s'applique à un mémoire ou à une thèse
qui sont vus, connus et facilement repérables. Il devient
alors moins tentant de les plagier.»
YVON LAROSE
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