|    Retour vers le futurL'Université Laval collabore à
      un important projet de recherche sur l'émigration française
      en Nouvelle-France
 D'ici quelques semaines, et après deux années
      de travail, les membres du Programme de recherche sur l'émigration
      des Français en Nouvelle-France (PRÉFEN) auront
      terminé le dépouillement de quelque 140 000 anciens
      registres paroissiaux de la région du Perche, en Normandie.
      Le PRÉFEN est un projet interuniversitaire entre la France
      et le Canada basé à l'Université de Caen
      Basse-Normandie et auquel participe l'Université Laval.
      Il est financé pour une durée de cinq ans par l'ambassade
      du Canada à Paris dans le cadre du projet "Canada-France
      1604-2004". Les nombreux actes de baptême, de mariage
      et de sépulture dépouillés par les chercheurs
      ont permis d'en apprendre davantage sur les familles qui habitaient
      autrefois les cantons de Tourouvre, Mortagne et Bellême
      et qui ont émigré, en partie ou en totalité,
      en Acadie et dans la vallée du Saint-Laurent avant 1700.
      Les informations pertinentes ont été intégrées
      au fur et à mesure à une banque de données
      plus large consacrée à l'émigration française
      en Nouvelle-France aux 17e et 18e siècles. Cette banque
      interactive est accessible sur Internet à l'adresse suivante:
      www.unicaen.fr/mrsh/crhq/prefen/index.php.
 Le Perche est la région de France qui a fourni le plus
      grand nombre d'immigrants dans les débuts de la colonie,
      explique Yves Landry, un professeur québécois responsable
      du PRÉFEN au Centre de recherche d'histoire quantitative
      de l'Université de Caen Basse-Normandie. Il est très
      important, aux points de vue génétique et culturel,
      de mieux cerner qui étaient ces immigrants qui, au nombre
      de 280 à 300, se sont établis dans la vallée
      du Saint-Laurent et en Acadie durant les années 1630 à
      1660." Mentionnons que du Perche sont venus les ancêtres
      de plusieurs grandes familles québécoises d'aujourd'hui,
      dont les Tremblay et les Gagnon. Un rôle cléLe comité scientifique du PRÉFEN s'est réuni
      la semaine dernière sur le campus. À cette occasion,
      un groupe de travail a discuté de la possibilité
      de créer un réseau généalogique international
      à l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de la
      ville de Québec. Jacques Mathieu, le doyen de la Faculté
      des lettres, représente l'Université Laval au comité
      scientifique du PRÉFEN, en plus d'en être le coprésident.
      Quatre autres universités canadiennes sont associées
      au projet. "Le rôle de Laval en est un de validation
      scientifique, indique Jacques Mathieu. Nous précisons
      les orientations ainsi que les choix à prendre. Et nous
      développons des collaborations entre universités."
 
 Les chercheurs du PRÉFEN commenceront bientôt
      à dépouiller une masse de plus de 300 000 actes
      notariés et à saisir l'information pertinente à
      l'aide d'une interface développée spécifiquement
      pour eux vu la richesse, mais aussi la complexité des
      documents. La banque de données ainsi constituée
      sera couplée à la banque de données du PRÉFEN.
      Et les croisements obtenus permettront aux chercheurs de mieux
      connaître la place occupée par l'émigrant
      dans sa famille et la place de sa famille dans son milieu d'origine.
 En 2005, la Maison de l'émigration française en
      Canada devrait ouvrir ses portes à Tourouvre. À
      l'intérieur de ce musée consacré au peuplement
      de la Nouvelle-France, les banques de données du PRÉFEN
      occuperont une place de choix. D'autant plus qu'elles seront
      mises en valeur par un système ouvert de visualisation
      et d'échange généalogique appelé
      @rbre. Cette technologie avant-gardiste, développée
      par la firme parisienne A+H & associés, supportera
      également les banques de données du PRÉFEN
      sur le Web. Le système permettra de créer des arbres
      généalogiques complexes comprenant plusieurs générations.
      Il sera possible de faire des coupes généalogiques
      dans ces arbres afin de voir qui a vécu en même
      temps que qui. On pourra également naviguer d'un arbre
      généalogique à un autre, dans le temps et
      dans l'espace.
 
 YVON LAROSE
 
 |