
Conseil universitaire
Bientôt un bac en génie des eaux
L'Université Laval innove. Pour la première
fois au Québec et seulement la deuxième fois au
Canada, une université se dotera d'un programme de baccalauréat
en génie des eaux. Une étape décisive a
été franchie en ce sens le mardi 4 mai par les
membres du Conseil universitaire. Réunis en séance
ordinaire, ceux-ci ont approuvé à 31 voix contre
deux la recommandation de la vice-rectrice aux études
à l'effet de doter l'Université Laval d'un tel
programme. Le projet doit maintenant recevoir les approbations
usuelles de la Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec et du ministère
de l'Éducation du Québec. Dans sa présentation
du programme, Jean Sérodes, doyen de la Faculté
des sciences et de génie, a souligné l'importance
de l'enjeu. "L'eau, a-t-il dit, est un facteur de développement
très important et une ressource de plus en plus convoitée.
En 2002, le Québec se dotait d'une politique nationale
de l'eau. En 2003, un rapport de l'Unesco sur l'état des
réserves d'eau douce dans le monde identifiait l'enseignement
des sciences de l'eau comme la clé de voûte du développement
d'une nouvelle éthique de la gouvernance de l'eau."
Une double perspective
Un bac en génie des eaux viendra combler une lacune.
Dans le domaine de l'eau, aucune discipline classique du génie
n'aborde cette ressource dans sa totalité. Les ingénieurs
formés dans ce domaine comprendront les enjeux sociaux
et économiques qui sous-tendent les problèmes de
gestion de l'eau et de l'environnement. Ils participeront à
la gestion intégrée des ressources en eau. Leur
perspective sera double. Premièrement, ils travailleront
en vue de protéger la santé, la sécurité
et le bien-être du public. Deuxièmement, ils travailleront
à protéger et à préserver l'environnement.
Ils pourront réaliser des études d'impacts, évaluer
les risques pour les écosystèmes, vérifier
la conformité aux normes environnementales, épurer
des eaux usées, prévenir la pollution de l'environnement,
et réhabiliter des environnements hydriques pollués.
Le programme proposé s'étalera sur huit sessions
et comprendra 120 crédits. Trois facultés et plus
de dix départements seront mis à contribution.
Le bac en génie des eaux viendra s'ajouter aux treize
autres programmes complets de génie déjà
offerts à Laval, dont le bac en génie agroenvironnemental.
Il se distinguera notamment par le nombre de cours reliés
directement au domaine de l'eau et par de nouveaux cours sur
la gestion par bassin versant, le traitement des eaux et la dispersion
des contaminants. En bref, le génie des eaux met l'accent
sur la gestion intégrée et durable de l'eau. Il
s'appuie sur différentes disciplines du génie,
et il fait aussi appel aux sciences pures comme la chimie, la
biologie, l'écologie et la microbiologie.
YVON LAROSE
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