
Une région sous observation
Les étudiants inscrits au Laboratoire
d'aménagement et de développement présentent
les résultats de leurs recherches dans la MRC de Rivière-du-Loup
La MRC de Rivière-du-Loup connaît une forte croissance
de l'emploi depuis le début des années 1990, particulièrement
dans le secteur manufacturier où l'emploi a progressé
de 22 % entre 1991 et 2001. En comparaison, la région
du Bas-Saint-Laurent, où se trouve la MRC, connaissait,
pour la même période, une croissance de 3,5 % de
son taux d'emploi. Cela dit, le marché local de l'emploi
de cette MRC située à environ 200 kilomètres
de Québec éprouve toujours des problèmes
de recrutement, de rétention et de formation de la main-d'uvre.
Les entrepreneurs accusent, quant à eux, des faiblesses
dans leurs pratiques de gestion. Selon Yves Desliens, Anne-Marie
Dion et Amirouche Moussaoui, des étudiants de deuxième
année de la maîtrise en aménagement du territoire
et développement régional de l'Université
Laval, l'amélioration de ces pratiques de gestion passe
par un certain nombre d'ajustements, comme l'amélioration
du recrutement et de la formation continue à tous les
niveaux d'employés. Il faut aussi engager du personnel
dédié à la recherche et au développement,
réinvestir les profits, améliorer le réseau
de commercialisation de l'entreprise et développer différents
partenariats.
Comme dix autres de leurs confrères et consoeurs, les
trois étudiants étaient inscrits cette année
au Laboratoire d'aménagement et de développement,
une activité de formation pratique de l'École supérieure
d'aménagement du territoire et de développement
régional. Les quatre études réalisées
se sont déroulées dans la MRC de Rivière-du-Loup.
Yves Desliens, Anne-Marie Dion et Amirouche Moussaoui ont mené
leur enquête auprès de 21 entreprises présentes
dans huit sous-secteurs d'activité manufacturière,
principalement en production de tourbe et en transformation des
aliments.
De l'entrée au cur de la ville
Caroline Cloutier, Maxime Lamarre, Renan de Jesús
Lona Lara et Annie Maheu se sont penchés sur les trois
entrées urbaines de Rivière-du-Loup. Dans leur
forme actuelle, ces espaces sont banalisés, ce qui contraste
avec le fort dynamisme qui caractérise le centre-ville.
On y trouve de nombreux commerces à grande surface ceinturés
par de grands stationnements. Ces entrées favorisent les
déplacements motorisés au détriment des
déplacements à pied. Et l'on y observe peu de vie
locale. Les étudiants recommandent que le boulevard Hôtel-de-Ville,
le plus important des trois axes, devienne la principale porte
d'entrée de la ville et soit à l'image de cette
municipalité. Les étudiants prônent dans
cet espace l'établissement d'un lien graduel entre l'entrée
et le cur de la ville. Il faut, selon eux, favoriser l'accès
piétonnier et encadrer le développement immobilier
par des aménagements paysagers qui reflètent le
caractère de la ville. En bref, faire de cet espace un
milieu de vie qui soit de qualité et multifonctionnel.
Dans la petite municipalité rurale de l'Isle-Verte, des
analyses régulières ont démontré
la présence de fortes concentrations en nitrates dans
les eaux souterraines qui approvisionnent la municipalité.
Or, l'aire d'alimentation du puits municipal est située
en totalité en zone agricole où l'on fait usage
notamment de fertilisants, de pesticides et d'herbicides. Marie-Lou
Coulombe, Louis-Mathieu Fréchette et Manuel Tavant recommandent,
entre autres, d'établir des aires de protection autour
du puits municipal et de tenir compte de la perméabilité
du sol pour déterminer les quantités de phosphore
à épandre. On suggère aussi, au moyen d'une
campagne de sensibilisation, de persuader les agriculteurs concernés
d'abandonner les pratiques qui affectent la qualité de
l'eau du puits.
Enfin, Michaël Guillot, Jean-François Leblond et
Caroline Marchand ont travaillé à la construction
d'un prototype de système d'indicateurs pour la gestion
des eaux de surface. Cet outil vise à faire un portrait
synthétique de la dynamique d'un territoire, à
en faciliter la compréhension et à en suivre l'évolution.
Il s'appuie sur une base de données relationnelle et géographique.
Le système s'adresse aux comités de gestion par
bassin versant qui dépensent beaucoup de temps pour leur
collecte de données. Il leur permettrait notamment de
déterminer les secteurs les plus problématiques
d'un bassin versant.
YVON LAROSE
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