Vers un doctorat en études internationales
Après un baccalauréat en études internationales
et langues modernes et une maîtrise en relations internationales,
l'Université Laval se dotera dans un proche avenir d'un
programme de doctorat en études internationales. Une étape
décisive a été franchie en ce sens le 6
avril dernier par les membres du Conseil universitaire. Réunis
en séance ordinaire, ceux-ci ont décidé
à 37 voix contre 5 d'approuver la création du programme
en plus d'autoriser son rattachement à l'Institut québécois
des hautes études internationales (IQHÉI), un regroupement
de chercheurs de l'Université Laval. Le projet doit maintenant
recevoir l'approbation usuelle de la Conférence des recteurs
et des principaux des universités du Québec (CREPUQ)
et du ministère de l'Éducation du Québec
(MÉQ).
À l'intersection de trois disciplines
Le phénomène international est une réalité
complexe, tant politique, juridique et économique que
géographique, historique, sémantique et sociologique.
C'est pourquoi le nouveau programme s'appuiera sur un enseignement
pluridisciplinaire de pointe. Il comprendra trois disciplines
de base: la science politique, le droit et les sciences économiques.
Ces disciplines ont été choisies en fonction des
collaborations déjà établies au sein de
l'IQHÉI. Toutes trois accordent beaucoup d'importance
à l'étude des phénomènes internationaux.
Elles présentent un historique de recherche solide dans
le domaine. Et il existe entre elles de riches traditions d'interdisciplinarité.
Mentionnons également que d'autres disciplines, par exemple
l'histoire ou la géographie, pourront être mises
à contribution.
"Le programme proposé, est-il écrit dans l'avis
de la Commission des études, se distinguera des autres
offerts au Québec et au Canada par sa construction autour
d'un axe pluridisciplinaire dont les composantes sont intégrées
dans les activités de formation collective et individuelle."
En clair, le programme ira plus loin que juxtaposer les disciplines.
Celles-ci seront intégrées aux activités
de formation de l'étudiant et à son projet de recherche.
L'encadrement de l'étudiant sera assuré par deux
directeurs provenant de disciplines différentes. Et le
travail de l'étudiant sera intégré le plus
possible aux projets de recherche en cours à l'IQHÉI
dans l'une ou l'autre des équipes de recherche de l'Institut.
À l'admission, on exigera du candidat notamment la maîtrise
de l'anglais et du français. Il devra également
présenter un texte d'environ trois pages sur le projet
de thèse envisagé.
En 1988, l'Université Laval était la première
au Québec à mettre sur pied un programme pluridisciplinaire
de maîtrise en relations internationales. En 1994, l'Université
créait l'IQHÉI. Récemment, l'Institut a
accru sa compétence par la mise en place de deux chaires
de recherche du Canada.
Les membres du Conseil universitaire se sont également
prononcés de façon quasi unanime en faveur de la
création d'un baccalauréat en bio-informatique.
Ce programme, qui sera le deuxième du genre au Québec,
doit lui aussi recevoir l'approbation usuelle de la CREPUQ et
du MÉQ. Il incorporera les sciences biologiques, l'informatique,
les mathématiques et les statistiques. Son originalité
tiendra à son intégration des connaissances, et
non à leur juxtaposition. À la jonction des sciences
de la vie et des technologies de l'information, la bio-informatique
est considérée comme un des fondements de la biotechnologie.
YVON LAROSE
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