Vers la lumière
Des finissants à la maîtrise s'affichent
sur le thème "Blanc sombre" à la Galerie
des arts visuels
Les seize étudiantes et étudiants à la
maîtrise en arts visuels qui exposent présentement
leurs oeuvres dans la cadre de l'événement "Mars
de la maîtrise" semblent s'être donné
pour mot d'ordre d'illuminer l'espace. C'est en effet cette impression
de luminosité qui gagne le visiteur lorsqu'il pénètre
dans la Galerie des arts visuels de l'Université Laval.
Si le blanc donne le ton à l'ensemble et assure une certaine
homogénéité, les oeuvres, elles, empruntent
la forme de la diversité, tableaux, sculptures et installations
cohabitant allègrement dans un univers de création
intense.
Dgino Cantin présente une installation ayant pour titre
"La dot". Voluptueux abat-jour, surprenante pelote
d'épingles, fins bibelots, statues, chandelles et dentelles
composent la chambre d'une jeune mariée en puissance.
"J'ai voulu créer des objets qui s'insèrent
dans le réel à l'intérieur d'un univers
imaginaire, souligne Dgino Cantin. Je suis toujours très
attentif à ce qui se passe dans la rencontre, dans le
passage d'un objet à un autre." Pour sa part, Josée
Haerinck propose "un puits aux fenêtres" dont
l'éclairage ardent attise la curiosité. Ouvert
sur la lumière, ce puits en verre composé de deux
fenêtres brille en effet par sa transparence. Qu'y a t-il
au fond? C'est justement la réaction que souhaite susciter
l'artiste. "Je veux attirer le regard du spectateur vers
l'intérieur, vers le blanc de la pureté; je désire
qu'il se penche naturellement pour découvrir et interpréter
l'image."
Équilibre et élévation
À quelques pas se trouve une sculpture de Jean-Philippe
Roy ayant pour titre: "Histoires aveugles". Impossible
de manquer cette réplique d'une église de Rome
littéralement coupée en deux, posée sur
un guéridon. Ce fragile équilibre repose sur les
seules forces d'un personnage en bois finement sculpté.
Plus loin, un tableau de Safia Leghari intitulé "Mouvance
éthérée" attire l'attention. "Dans
le cadre de la maîtrise, le corps humain est devenu une
matrice, explique l'artiste. À la manière de l'estampeur
qui encre sa plaque, j'encre le corps humain au complet. Par
différents procédés, j'arrive à un
deuxième niveau de lecture, où se dégage
une impression de perte graduelle de matière corporelle.
Comme résultat, certaines oeuvres donnent la sensation
d'une élévation, d'une envolée du corps."
D'autres oeuvres présentées à cette exposition
se distinguent par leur caractère humoristique. C'est
le cas de "Chair de poule" de Josée Wingen.
Selon l'artiste, "cette boîte faite de plumes blanches
est idéale pour ranger les peurs, les angoisses, les
insomnies, bref, pour y déposer bien au chaud les tracas
de toutes sortes". Enfin, Robert Thivierge sort résolument
des sentiers battus avec "Chaleur humaine". Le visiteur
se trouve ainsi face à une machine parlante, en l'occurrence
un magnétophone, et est invité à s'asseoir
sur le petit tabouret placé à côté
pour interagir avec l'oeuvre, en somme, pour écouter la
"voix humaine" et le message porteur de sens qu'elle
a à transmettre, si on se donne la peine d'écouter.
Le Mars de la Maîtrise a lieu jusqu'au 4 avril à
la Galerie des arts visuels, Édifice La Fabrique, 255
boulevard Charest Est. Les heures d'ouverture sont du mercredi
au vendredi de 9 h 30 à 16 h 30 et les samedis et dimanches,
de 13 h à 17 h.
RENÉE LAROCHELLE
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