La CADEUL et l'AELIÉS réclament le
maintien du gel des frais de scolarité
Le 11 mars, la CADEUL (Confédération des associations
d'étudiants et étudiantes de l'Université
Laval) a présenté son mémoire aux membres
de la Commission parlementaire sur la qualité, l'accessibilité
et le financement des universités. La Confédération
croit qu'il faut limiter au minimum l'endettement des diplômés.
Dans ce but, elle prône à terme une véritable
gratuité scolaire avec, comme préalable, le maintien
du gel des frais de scolarité. Cette gratuité devrait
être renforcée par un régime d'aide financière
adéquat qui permettrait à l'étudiant de
se consacrer exclusivement à ses études. Un cadre
législatif stable baliserait ces mesures.
La CADEUL recommande par ailleurs le non-renouvellement des contrats
de performance signés avec le gouvernement. Elle propose
la mise en place d'une nouvelle formule de financement où
l'État couvrirait tous les coûts fixes des établissements
et ce, nonobstant les fluctuations de l'effectif étudiant.
Pour le financement de source privée, la Confédération
croit que le partenariat avec le secteur privé ne devrait
pas orienter la recherche universitaire au point de supplanter
la recherche fondamentale ou la recherche libre. En ce sens,
elle demande au gouvernement de hausser sans conditions les sommes
attribuées à ces deux types de recherche. La CADEUL
propose aussi la mise en place de politiques institutionnelles
définissant de façon claire la propriété
intellectuelle et les retombées financières engendrées
par un partenariat avec le secteur privé.
Trois scénarios
L'AELIÉS (Association des étudiantes et des
étudiants de Laval inscrits aux études supérieures)
présentera son mémoire le 29 mars. Le document
propose trois scénarios dans le dossier de l'accessibilité
aux études, soit implanter la gratuité scolaire
moyennant un investissement de 300 millions de dollars, maintenir
le gel des frais de scolarité, et créer un système
d'impôt postuniversitaire. L'investissement en question
servirait à couvrir les frais de scolarité actuels
parallèlement au maintien du programme d'aide financière
aux études. Le gel des frais de scolarité, lui,
devrait être accompagné d'une loi-cadre qui régirait
les frais non réglementés, notamment les frais
afférents et les frais de gestion. Dans le même
esprit, il est recommandé de mettre en place un système
de remboursement proportionnel au revenu des dettes d'études.
L'AELIÉS croit que la recherche fondamentale et le soutien
aux chercheurs individuels devraient se voir réservée
une partie des subventions de recherche. L'Association demande
par ailleurs au gouvernement de reconnaître officiellement
le statut d'étudiant-chercheur en lui accordant le droit
à la propriété intellectuelle. Ce droit
devrait être accompagné par un financement de base.
En ce qui concerne les études doctorales, l'AELIÉS
demande que tous les programmes puissent offrir des charges de
cours aux étudiants afin que ceux-ci acquièrent
une expérience d'enseignement. Dans un esprit de transmission
de l'expertise, il est proposé au gouvernement de mettre
en place un système de mentorat pour faciliter la transition
entre l'ancienne et la nouvelle génération de professeurs.
YVON LAROSE
|