28 M$ à trois projets de recherche
Trois équipes de Laval décrochent
d'importantes subventions au dernier concours de la Fondation
canadienne pour l'innovation
La Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) vient d'annoncer
que les professeurs Jean Caron (Sciences de l'agriculture et
de l'alimentation), Yves De Koninck (Médecine) et Philippe
Dubé (Lettres) comptent au nombre des 126 chercheurs canadiens
dont les projets ont reçu une réponse positive
au terme du dernier concours "Fonds d'innovation".
La FCI versera un total de 11,3 M$ aux trois chercheurs et, en
vertu d'une politique de contrepartie, le gouvernement du Québec
appariera la mise fédérale. Des partenaires et
l'Université ajouteront une part équivalant au
quart des investissements gouvernementaux, ce qui portera le
budget global des trois projets à 28 M$. Le programme
"Fonds d'innovation" de la FCI sert à financer
des projets de construction de laboratoires et d'acquisition
de matériel scientifique permettant aux chercheurs de
mener des travaux de pointe dans leur secteur respectif.
Effet de serres
Le professeur Jean Caron, du Département des sols
et du génie agroalimentaire, dispose d'une somme de 15,4
M$ pour réaliser son projet de complexe de serres haute
performance. L'Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe
(ITA) est partenaire du projet. "L'aménagement d'un
complexe principal de serres (2250 m2) à la Faculté
des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et de deux
plus petits complexes à la Faculté de foresterie
et de géomatique (840 m2) et à l'ITA (400 m2) permettra
une formidable expansion des programmes de recherche actuels
dans les domaines de la serriculture, la génomique et
la protection des ressources naturelles, avec des retombées
majeures pour les industries reliées aux sciences de la
vie et de la santé" affirme Jean Caron.
Un groupe de 35 chercheurs, provenant de trois facultés
de l'Université Laval (Sciences de l'agriculture et de
l'alimentation, Foresterie et géomatique, Science et génie),
de l'ITA et d'autres centres universitaires profiteront de ces
installations. Leurs travaux porteront notamment sur la production
en serres sans pesticides, la propagation d'arbres forestiers
à valeur industrielle ajoutée et la moléculture
végétale à des fins pharmaceutiques et industrielles.
Neurophotonique
Yves De Koninck, du Département de psychiatrie, mettra
à profit les 9,7 M$ qu'il a reçus pour réaliser,
avec la collaboration de l'Université McGill et du Centre
hospitalier Robert-Giffard, son projet de Centre de neurophotonique.
Ce projet constitue un élément important du plan
qui vise à "placer l'Université Laval dans
la position de leader dans le domaine de la biophotonique, à
l'interface des sciences physiques et les neurosciences",
commente le professeur De Koninck.
Une trentaine de spécialistes de la neurophysiologie,
de l'optique, photonique et laser, des nouveaux matériaux
et des nanotechnologies travailleront de concert dans ce laboratoire
couvrant 2 250 mètres carrés, localisé au
Centre hospitalier Robert-Giffard. Ces chercheurs proviennent
du Centre de recherche Université Laval/Robert-Giffard,
du Centre d'optique, photonique et laser (COPL) et du Centre
for the Physics of Material de McGill. "Pour mieux comprendre
le fonctionnement du cerveau, il faut développer un arsenal
technologique dépassant les limites de résolution
actuelles, explique le professeur De Koninck. La nouvelle génération
d'appareils de pointe, qui fait appel à l'optique et à
la photonique, servira à étudier le comportement
des cellules nerveuses dans le cerveau vivant et à quantifier
la dynamique des processus moléculaires au niveau de la
micromesure, voire de la nanomesure."
Ce projet bénéficie également de fonds provenant
des Instituts de recherche en santé du Canada et du ministère
du Développement économique et régional
et de la recherche.
Muséologie branchée
Philippe Dubé, du Département d'histoire, dispose
d'une somme de 3 M$ pour réaliser son projet de Laboratoire
de muséologie et d'ingénierie de la culture (LAMIC),
avec l'ambition avouée d'en faire "le premier centre
canadien de muséologie expérimentale et l'un des
rares du genre dans le monde", commente son instigateur.
Grâce au LAMIC, des chercheurs provenant d'archéologie,
d'architecture, des arts électroniques, de design industriel,
d'ethnologie, de génie électrique et informatique,
de géographie, d'histoire, de muséologie, de robotique,
de scénographie, de sociologie et de tracéologie
uniront leurs efforts pour étudier les modalités
de transmission de la culture à travers l'expérience
muséale et pour évaluer l'efficacité des
technologies de pointe à transmettre des contenus culturels.
"Le visiteur-expert occupera une place prépondérante
au sein de la dynamique de recherche, à titre de premier
spécialiste apte à juger de l'efficacité
des méthodes et instrumentations de transmission de la
culture mises sous examen", ajoute Philippe Dubé.
Le LAMIC agira comme "plate-forme de collaboration entre
divers groupes de recherche et comme centre de transfert technologique
pour le milieu des musées et des firmes muséographiques",
précise-t-il. Le LAMIC répondra également
aux besoins d'adaptation des musées face à l'émergence
de nouvelles technologies de l'information et des communications,
ainsi qu'à la nécessité d'une formation
universitaire dans ce domaine. Le LAMIC occupera le premier niveau
de l'ex-Centre muséographique du pavillon Casault. Grâce
à ce laboratoire, l'Université Laval offrira l'un
des rares programmes de muséologie dans le monde intégré
à une infrastructure muséale.
JEAN HAMANN
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