
Accompagner l'étudiant dans les étapes
cruciales de son cheminement
Le Conseil universitaire adopte deux avis majeurs
de la Commission des affaires étudiantes
Comment faire en sorte que les étudiantes et les étudiants
qui ont le potentiel pour réussir leur projet d'études
à l'Université Laval n'abandonnent pas en cours
de route? Deux avis déposés lors de la séance
ordinaire du Conseil universitaire du 2 mars par le professeur
Éric Philippe, président de la Commission des affaires
étudiantes, visent à répondre à cette
question. Les deux documents ont été adoptés
à l'unanimité par les membres du Conseil. Ils contiennent
une soixantaine de recommandations pour favoriser la réussite
du plus grand nombre d'étudiants en les accompagnant dans
les étapes cruciales de leur cheminement académique.
Les recommandations portent notamment sur le renforcement de
politiques ou façons de faire déjà implantées.
"Ces avis sont importants pour l'Université Laval,
a déclaré le recteur Michel Pigeon. Nous sommes
très heureux qu'autant de travail ait été
fait pour soumettre des avis les plus complets possibles."
L'avis consacré au premier cycle propose, entre autres,
de produire un relevé de notes intermédiaire à
la moitié de la première session d'inscription
pour permettre aux directeurs de programme de mieux détecter
les étudiants en voie d'échec. Une autre recommandation
vise à sensibiliser davantage les enseignants au fait
que la disponibilité hors des cours contribue de façon
majeure à la réussite académique. Pour les
études de deuxième et de troisième cycles,
les mesures proposées visent notamment la création
d'ateliers ou de cours d'introduction à la recherche dans
les programmes de baccalauréat. On recommande également
d'assigner à l'étudiant, dès sa première
inscription, un professeur ou un conseiller pédagogique
qui le guidera dans ses démarches jusqu'à ce qu'il
trouve un directeur de recherche.
Rappelons que pour la période 1993-2003, toutes Facultés
confondues, les taux de réussite à Laval ont été
en moyenne de 76,5 % pour les baccalauréats entrepris
à l'automne, de 67 % pour les études de maîtrise
et de 49 % pour les études de doctorat. "Au premier
cycle, nous approchons un taux de réussite de 80 %, ce
qui est jugé excellent tant à l'échelle
de l'Amérique du Nord que de l'Europe", a indiqué
Éric Philippe.
Un mandat du recteur Tavenas
La Commission des affaires étudiantes a reçu
son mandat en 2002 de l'ancien recteur François Tavenas.
Le travail a consisté, avec les membres du Bureau du registraire,
à déchiffrer et à étudier des données
statistiques relatives à chacun des programmes de chacun
des cycles, puis à retenir une période de référence
de dix ans pour suivre le parcours universitaire de toutes les
cohortes d'étudiants inscrits à Laval de 1993 à
1996. Une fois l'analyse terminée, une tournée
de toutes les Facultés a eu lieu pour discuter de la réussite
et du décrochage dans tous les programmes.
La méconnaissance qu'ont les cégépiens,
au moment de l'admission, du contenu des programmes universitaires
a frappé les membres de la Commission des affaires étudiantes.
C'est à la fin de la première session (automne)
de la première année que décrochent la plupart
des étudiants des programmes non contingentés.
Quant à ceux et celles qui changent de programme au cours
de leur première année de bac, ils obtiennent un
taux de réussite supérieur à 95 % dans leur
nouveau programme. Enfin, le manque explicite de ressources financières
n'a pas été identifié comme une cause directe
d'abandon.
Aux deuxième et troisième cycles en sciences
humaines et sociales, arts et lettres, bon nombre d'étudiants
doivent proposer un sujet et trouver un directeur de recherche,
ce qui s'avère une tâche complexe pour plusieurs.
Parmi les nouveaux inscrits à la maîtrise, un nombre
élevé sont mal préparés à
la recherche universitaire, une situation qui constitue souvent
un facteur d'allongement des études. Le degré de
motivation, mais aussi des facteurs comme la conciliation études
et famille, le stress ou les difficultés financières
peuvent influencer la réussite ou l'abandon des étudiants.
Enfin, on observe un taux de réussite nettement supérieur
chez les étudiants intégrés à un
centre ou à un groupe de recherche.
YVON LAROSE
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