
Pour un campus vert et sécuritaire
Les audiences publiques de la Commission d'aménagement
de l'Université auront permis d'entrevoir en quoi consisterait
une meilleure qualité de vie sur le campus
Amélioration des voies d'accès au campus, priorité
accordée aux piétons, développement du transport
en commun, création de pistes cyclables, espaces verts
plus conviviaux, accueil d'une population plus diversifiée:
telles sont quelques-unes des recommandations émises lors
des audiences publiques de la Commission d'aménagement
de l'Université (CAMUL) qui ont eu lieu le 24 février.
Thème de cette journée résolument "verte":
le développement durable.
Claude Simard, doyen de la Faculté des sciences de l'éducation,
estime que pour rompre avec l'isolement géographique,
l'Université doit intégrer davantage la ville au
sein du campus, que ce soit par l'implantation de bureaux, de
commerces ou de restaurants. Par exemple, il verrait d'un bon
il l'arrivée d'un cinéma comme Le Clap
sur le campus. L'Université pourrait aussi accueillir
en son sein de jeunes familles, des personnes âgées
ou des professeurs retraités dans de nouveaux bâtiments.
Parmi d'autres recommandations du doyen figurent des aménagements
paysagers raffinés, des couloirs souterrains plus invitants
et une meilleure qualité de la nourriture offerte dans
les différents services alimentaires, en somme, "une
esthétique de la vie quotidienne" qui améliorerait
la qualité de vie des personnes qui fréquentent
le campus. Pour sa part, Marius Thériault, directeur du
Centre de recherche en aménagement et développement
(CRAD) croit que l'Université doit appuyer l'utilisation
du transport en commun sur le campus, en baisse constante sur
le campus depuis 1991. À son avis, l'implantation éventuelle
d'un tramway par la Ville de Québec permettrait de renverser
cette tendance.
Haro sur la voiture
Avec ses 10 000 places de stationnement, l'Université
encourage l'utilisation de l'automobile, indique le groupe Accès
transports viables (anciennement Comité régional
des usagers du transport en commun). L'offre de stationnement
étant en lien direct avec l'utilisation de la voiture,
il y aurait lieu d'établir une politique tarifaire qui
décourage l'accès au campus par ce mode de transport
et de privilégier le transport en commun, de même
que des modes alternatifs comme le vélo. Préconisant
également ce "virage collectif", le groupe étudiant
Univert Laval suggère par ailleurs la plantation d'arbres
le long des clôtures bordant l'autoroute du Vallon afin
de réduire le bruit et le vent sévissant à
ces endroits et qui empoisonnent la vie de bon nombre d'étudiants,
particulièrement en hiver. Dans cet ordre d'idées,
AGIR International, formé d'étudiantes et d'étudiants
de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation,
insiste sur la nécessité de conserver les boisés
existants. L'Université devrait aussi encourager le covoiturage,
ce qui contribuerait à réduire les problèmes
de stationnement actuels sur le campus. Un autre groupe d'étudiants
de cette faculté, VIA Agro-Écologie, insiste sur
les bienfaits environnementaux du compostage des matières
résiduelles putrescibles comme moyen de réduire
le volume des déchets.
Si des étudiantes à la maîtrise en santé
communautaire ont attiré l'attention sur la dangerosité
de l'intersection formée par l'avenue de la Médecine
et la rue de la Terrasse, le Comité de la maison écologique,
lui, appuie toutes les recommandations favorisant l'intégration
de systèmes de production d'énergie renouvelable
et de types de constructions respectueux de l'environnement lors
de la construction ou la réfection des bâtiments.
Rappelons qu'une quarantaine de personnes et d'organismes provenant
du campus ou de l'agglomération de Québec ont émis
des recommandations au cours des différentes séances
publiques qui ont eu les 17, 18 et 24 février. Ces audiences
publiques constituent la dernière étape de la consultation
publique de la CAMUL. On prévoit qu'un rapport préliminaire
sera remis à la direction de l'Université en septembre
prochain.
RENÉE LAROCHELLE
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