Rigueur, dévouement et vision
L'ancien recteur François Tavenas meurt subitement
à l'âge de 61 ans
«Je perds un ami, un homme de vision et un grand partenaire
dans la construction de Québec comme ville et région
forte.» C'est en ces termes que le maire de Québec,
Jean-Paul L'Allier, a réagi, le 13 février, à
l'annonce du décès subit de l'ancien recteur de
l'Université Laval, François Tavenas, le jour même
au Luxembourg. Âgé de 61 ans, ce dernier occupait le poste
de premier recteur de l'Université du Luxembourg depuis
quelques mois à peine. Selon le maire de Québec,
le disparu était un homme engagé, pratique et visionnaire.
Le recteur de l'Université Laval, Michel Pigeon, a assisté,
cette semaine, aux funérailles de François Tavenas
au Luxembourg. Il connaissait le disparu depuis 1972 alors que
tous deux enseignaient au Département de génie
civil de l'Université Laval. "Son plus bel héritage,
dit-il, est l'internationalisation de la formation aux trois
cycles à l'Université Laval et aussi le fait que
l'Université doit s'enraciner dans le milieu social, culturel
et économique qui l'entoure." Travailleur infatigable
doté d'une intelligence exceptionnelle et affichant une
détermination peu commune, François Tavenas a consacré
sa vie à la cause de l'Université Laval. «C'était
aussi un homme de caractère qui savait où il allait»,
poursuit Michel Pigeon.
Des témoignages éloquents
Jean-Guy Paquet et Michel Gervais ont été à
tour de rôle recteur de l'Université Laval, le premier
de 1977 à 1987, le second de 1987 à 1997. «J'ai
connu François Tavenas lorsqu'il était doyen de
sa Faculté, rappelle Jean-Guy Paquet, aujourd'hui président-directeur
général de l'Institut national d'optique. C'était
une personne très rigoureuse. C'était là
sa grande qualité. Quand il prenait un dossier, il le
creusait à fond.» Pour Michel Gervais, directeur
général du Centre hospitalier Robert-Giffard, le
disparu était «un entrepreneur infatigable qui voulait
changer les choses et les améliorer sans cesse».
Profondément attaché à l'Université
Laval, il a insufflé un dynamisme à sa Faculté
qui la caractérise encore. Et il a su faire progresser
l'Université sur presque tous les plans malgré
d'importantes contraintes budgétaires (on trouvera en
page 4 le témoignage de Michel Gervais).
Nommé vice-principal de l'Université McGill en
1989, François Tavenas a travaillé en étroite
collaboration avec le principal du temps, Bernard Shapiro. «François
Tavenas était un collègue efficace et stimulant
et ce, en tout temps, explique Bernard Shapiro, aujourd'hui principal
émérite et professeur à la Faculté
des sciences de l'éducation de la même institution.
Il était toujours bien préparé et son esprit
créatif proposait des avenues originales à différents
problèmes confrontant non seulement l'Université
McGill mais l'ensemble des universités québécoises.»
À la Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec (CREPUQ), organisme que
François Tavenas a présidé de 1999 à
2001, le président Robert Lacroix a déclaré
que le monde universitaire venait de perdre un de ses grands
leaders. Le sous-ministre de l'Éducation Pierre Lucier,
qui avait succédé au disparu à la tête
de la CREPUQ, se souvient d'un homme brillant, ingénieux
et tenace. «François Tavenas, dit-il, nous a quittés
comme il a vécu: en pleine lancée et dans la fougue
d'un inlassable bâtisseur.»
Pour Carole Voyzelle, présidente-directrice générale
du Parc technologique du Québec métropolitain (PTQM),
il ne fait pas de doute que l'ancien recteur a été
l'un des grands artisans d'une nouvelle dynamique du développement
de la région de Québec au cours des quinze dernières
années. «En plus de croire vivement et profondément
en l'essor du PTQM, ajoute Carole Voyzelle, François Tavenas
avait su se faire à maintes reprises, ici comme à
l'étranger, l'ambassadeur par excellence du Parc.»
François Tavenas est né à Bourg-de-Péage,
en France, en 1942. Il entre à l'Université Laval
en 1968 comme maître-assistant et devient, en 1985, doyen
de la Faculté des sciences et de génie. Il est
élu recteur de l'Université Laval en 1997. Il occupera
ce poste jusqu'en 2002. Il a également assumé la
présidence du Parc technologique du Québec métropolitain
et du Comité Québec Capitale.
Une cérémonie commémorative à la
mémoire du disparu aura lieu demain vendredi à
15 h au Théâtre de la Cité universitaire.
Il est également possible de signer le registre de condoléances
dans le petit salon du Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins
entre 9 h et 17 h aujourd'hui, jeudi 19 février, et entre
9 h et midi demain.
YVON LAROSE
|