LE COURRIER
L'infatigable recteur
François Tavenas n'a jamais fonctionné à
bas régime. Doué d'une capacité intellectuelle
hors du commun, d'une détermination et d'un courage exceptionnels
et d'une énergie apparemment sans bornes, c'était
un visionnaire aux horizons larges et ambitieux, un entrepreneur
infatigable qui voulait changer les choses et les améliorer
sans cesse.
Ces qualités, il les a mises au service des différentes
organisations auxquelles il a été associé
et, au premier chef, de l'Université Laval, à laquelle
il était si profondément attaché.
Il y a d'abord été un professeur apprécié
de ses étudiants et un chercheur internationalement reconnu
en géotechnique.
Puis, sollicité par ses collègues alors qu'il oeuvrait
à l'étranger en année sabbatique, il a accepté
de devenir doyen de la Faculté des sciences et de génie.
Ses années de décanat furent marquées par
des réalisations remarquables et il a su insuffler à
cette Faculté un dynamisme qui la caractérise encore.
Il n'est pas un aspect de la vie de cette Faculté qui
n'ait fait l'objet de l'attention et des efforts d'amélioration
du doyen Tavenas.
En 1997, après un passage remarqué à la
haute direction de l'Université McGill, François
revenait à l'Université Laval pour y exercer la
fonction de recteur. Encore là, sa vision, son dynamisme
et sa force de travail allaient faire bouger les choses. Des
contraintes budgétaires sans précédent ont
certes réduit considérablement sa marge de manoeuvre
et je sais qu'il en a souffert. En dépit de ces restrictions,
François Tavenas a su faire progresser l'Université
sur à peu près tous les plans. Sans perdre de vue
ses autres réalisations comme, par exemple, la poursuite
du développement de la recherche, l'intensification de
l'implication de l'Université dans son milieu ou le renforcement
du réseau d'appui à l'Université Laval,
l'histoire lui reconnaîtra sans doute un rôle de
premier plan dans le véritable saut qualitatif qu'a fait
l'Université dans le domaine de l'internationalisation
de ses activités et de ses rapports. Ce mouvement si essentiel
n'en était qu'aux premières étapes quand
le recteur Tavenas a assumé la direction de l'Université.
Il lui a donné une impulsion si extraordinaire qu'aujourd'hui,
Laval peut peut-être, sur ce plan, revendiquer le premier
rang des universités canadiennes.
Une conviction animait François Tavenas et a constitué
le fil conducteur de sa carrière si abruptement écourtée:
celle de l'importance primordiale de l'enseignement supérieur
et de la recherche pour l'avancement de la société,
tant sur le plan régional que sur les plans national et
international.
Le plus beau témoignage de reconnaissance que nous puissions
rendre à sa mémoire sera de rester fidèles
à cette inspiration.
À son épouse Gundel et à ses enfants,
j'offre l'expression de ma profonde et sincère sympathie.
MICHEL GERVAIS
Ex-recteur de l'Université Laval
15 février 2004
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