Aux quatre jeudis
House, reggae, rythmes latinos, percussions, musique électronique:
le Jah régulier s'éclate en février au Café
des poètes
Lassés d'attendre après un lieu de rencontres musicales
pour l'instant inexistant sur le campus, un groupe d'amis et
de musiciens habitant les résidences a décidé
de prendre les choses en mains. Dès le 5 février,
le Jah régulier lance une série de soirées
urbaines tous les jeudis au Café des poètes du
pavillon Alphonse-Desjardins dès 19 h. Ambiance lounge,
musique acid jazz, house, reggae, animation avec des D'J
invités et divers musiciens, ces soirées veulent
donner l'occasion aux membres de la communauté universitaire
de se rencontrer et de découvrir les différentes
cultures qui se côtoient sur le campus. En toute tranquillité.
C'est d'abord le manque de lieux où des musiciens pourraient
improviser de concert qui ont frappé Heythem Tlili, étudiant
en communication graphique, et Alain Joseph, étudiant
à la maîtrise en aménagement du territoire
à leur arrivée sur le campus il y a quelques années.
Passionnés de reggae, ils ont commencé à
taquiner des percussions dans une chambre aux résidences,
puis attiré un bassiste, une guitariste, des percussionnistes,
pour finalement se faire offrir un local de répétition.
Voilà comment le noyau de Jah régulier, en référence
au dieu des Rastas, a vu le jour l'hiver dernier. Interpellés
par les manifestations contre la guerre en Irak, les musiciens
ont ensuite offert leur première prestation publique sur
le camion des organisateurs d'une des dernières marches
pacifistes à Québec.
Un frein à l'isolement
"Depuis, on se produit régulièrement dans
des boîtes de nuit de Québec, explique Alain Joseph,
en invitant des D'J et en assurant les percussions. Mais il faut
aussi jouer sur le campus, car on se rend compte que beaucoup
d'étudiants sont isolés et ne sortent pas de leur
chambre." "Dans les soirées au Grand Salon ou
au Pub, c'est surtout le "boum boum" électronique
et la musique Budweise qui jouent, on n'a pas l'occasion d'entendre
du jazz, du reggae ou de la musique folk", renchérit
Heythem Tlili. Le Jah régulier et les étudiants
des résidences qui entourent cette formation musicale
veulent donc donner droit de cité au house, au
reggae, aux rythmes latinos, aux percussions, à la musique
électronique en dehors des concerts de la rentrée
ou des concours de type CONGA.
Ce groupe de passionnés investira donc le Café
des poètes tous les jeudis de février, afin d'offrir
une tribune non seulement aux musiciens, mais aussi aux créateurs
de tout poil. Ainsi, les toiles de Jeff Lizotte, étudiant
en communication graphique, accueilleront les premiers arrivants
de la soirée, le 5 février, tandis que des photographes
exposeront leurs oeuvres dans les semaines suivantes. Pour la
première rencontre, les improvisations tourneront autour
du reggae, de l'acid jazz et des musiques électroniques
avec le concours des D'J. Par la suite, les organisateurs pourraient
mettre sur pied des soirées de folk québécois,
de musique arabe ou africaine, à l'occasion par exemple
des activités autour du Mois de l'histoire des Noirs.
Le but essentiel de ces jeudis particuliers demeure toujours
le même: favoriser la rencontre entre les étudiants
haïtiens, tunisiens, marocains, laotiens, américains,
québécois, vietnamiens, français ou autres
qui peuplent les résidences du campus et le Québec
où ils demeurent.
PASCALE GUÉRICOLAS
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