
LE COURRIER
Lettre ouverte d'un professeur nouvellement retraité
À la retraite depuis quelques semaines seulement,
je réalise pleinement à quel point l'Université
Laval a été pour moi et continue d'être pour
celles et ceux qui y sont encore, un milieu exceptionnel: milieu
de vie, d'études, de recherche et milieu de travail. Pour
l'ensemble du personnel de l'Université Laval, quelle
belle mission que celle de contribuer, directement ou indirectement,
à la formation et au développement général
des personnes!
La qualité de la formation offerte à ses étudiantes
et à ses étudiants a toujours été
une des grandes priorités de l'Université Laval.
Je suis fier et heureux d'avoir été associé
de diverses façons à la réalisation de cette
mission - essentielle à l'évolution de la collectivité
québécoise - et à l'épanouissement
de personnes qui continueront d'y apporter leur contribution.
Et elles sont nombreuses les catégories de personnes qui
y participent.
Les administrateurs (j'en sais quelque chose pour avoir rempli
diverses fonctions administratives pendant près de 20
ans) qui, au-delà de l'inévitable routine qu'impose
la gestion parfois complexe de divers dossiers dont la portée
est quelquefois seulement de quelques semaines ou de quelques
mois, réussissent à favoriser de multiples façons
la formation des étudiants et le développement
humain et professionnel de collaborateurs dont l'action sera
par la suite déterminante. Parce qu'ils posent des gestes
qui auront éventuellement des répercussions à
plusieurs égards, ces administrateurs apportent leur concours
à l'évolution de leur milieu et à celle
de personnes qui, à leur tour, auront un effet multiplicateur
durant toute leur vie et toute leur carrière, soit possiblement
durant plusieurs décennies.
Et il y a bien sûr ceux et celles qui, en raison des responsabilités
qu'ils assument et des tâches qu'ils exécutent,
contribuent directement à la qualité de la formation:
les professeurs, les chargés de cours, les responsables
de formation pratique, les auxiliaires d'enseignement, etc. Leur
apport essentiel à la formation des étudiantes
et des étudiants se réalise par le truchement des
cours aux trois cycles, des laboratoires, des stages, des travaux
de recherche et par un encadrement de qualité des étudiants.
Ayant moi-même enseigné pendant une période
38 ans, j'ai eu l'occasion de constater à quel point ces
gens peuvent avoir une influence déterminante sur les
choix de carrière ainsi que sur la réussite professionnelle
et sociale de nombreux étudiants. (Quand un diplômé
parle de ses années à l'Université, il se
réfère le plus souvent aux professeurs qui l'ont
marqué).
Et que dire de toutes les autres catégories de personnes
travaillant à l'Université Laval et dont la quote-part,
tout en étant moins directe ou moins perçue, n'en
reste pas moins importante, voire essentielle:
- j'ai vu des secrétaires - dont je me rappelle
les noms - qui, par leur éthique de travail, leur
sens des contacts humains et leur accueil chaleureux, leur approche
méthodique des tâches, etc., en ont appris aux étudiants,
participant ainsi à leur formation, à leur perfectionnement
et à leur épanouissement;
- j'ai vu des techniciens consacrer des énergies et
des heures à peaufiner les croquis de chercheurs débutants
pour favoriser la rigueur, la pertinence et la crédibilité
des travaux de ceux-ci;
- j'ai vu des membres du personnel administratif contribuer
avec beaucoup de persévérance et de doigté
au développement de bons programmes de formation et d'excellentes
politiques de gestion des études, et qui, en plus, en
assuraient une diffusion efficace;
- j'ai vu des responsables de syndicats défendre tout
naturellement les intérêts de leurs membres tout
en gardant à l'esprit la qualité de la formation
que l'institution doit offrir;
- j'ai vu des scientifiques, des vulgarisateurs et des communicateurs
de toute catégorie poursuivre des travaux de recherches,
participer à des congrès, des colloques et diverses
autres activités pour y tenir bien haut le flambeau de
l'Université Laval;
j'ai vu des retraités faire profiter l'Université
Laval et la société de leur vaste expérience;
je compte bien poursuivre en ce sens et encourager un plus grand
nombre de retraités à faire de même.
Dans l'ensemble, et de façon habituelle, j'ai vu des
gens qui faisaient leur part pour que soit atteint l'objectif
commun de la formation. Je tiens à leur rendre hommage
et je souhaite que l'Université Laval trouve des moyens
nouveaux et efficaces de souligner sans relâche leur contribution.
Enfin, j'ai vu des étudiantes et des étudiants
qui, en très grand nombre, ont profité de leur
passage à l'Université Laval pour acquérir
des connaissances, bien sûr, mais aussi et surtout pour
se donner une solide formation générale et se développer
comme citoyennes et citoyens, comme professionnelles et professionnels.
J'espère que leur passage à l'Université
Laval leur aura donné le sens de la persévérance,
le goût d'apprendre et de se développer tout au
long de leur vie, le désir de travailler au mieux-être
de leurs concitoyens. Et, si la vie faisait en sorte qu'ils deviennent
parents et grands-parents - ce que je leur souhaite de tout
coeur - il leur faudra toujours se rappeler que la plus belle
chose que l'on peut faire pour un jeune, c'est de l'aider à
apprendre, tout simplement, tout en douceur et avec beaucoup
d'amour, comment être heureux.
Je souhaite ardemment que l'Université Laval continue
à intensifier ses efforts dans le but d'offrir à
ses étudiantes et à ses étudiants la meilleure
formation possible, tout en accordant une très grande
attention à toutes les personnes vaquant à différentes
activités en ses murs. À mes yeux, c'est le meilleur
moyen de continuer à créer à l'Université
Laval un fort sentiment d'appartenance.
JEAN-CLAUDE METHOT
Ing.
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