
Convention collective des chargés de cours
L'OUVERTURE SE MAINTIENT
La direction de l'Université a jusqu'à
maintenant accepté la moitié des demandes du SCCCUL
"Nous sommes très heureux de la nomination d'une
conciliatrice dans le dossier des négociations avec le
Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCCUL).
Nous en avions déjà discuté à la
table de négociations. Cela permettra de faire la démonstration
que nous avons fait preuve d'ouverture." C'est en ces mots
que Claude Paradis, vice-recteur adjoint aux ressources humaines
et porte-parole de la direction de l'Université à
la table de négociations avec le SCCCUL, a commenté
la nomination, ce mardi 20 janvier, par le gouvernement et à
la demande du Syndicat, d'une conciliatrice, Johanne Barabé,
du ministère du Travail du Québec.
La convention collective du SCCCUL est échue depuis mai
2003. Après 27 séances de négociation, le
Syndicat considère n'avoir obtenu que des gains mineurs.
En conséquence, les membres du SCCCUL réunis en
assemblée générale spéciale, le 14
janvier, ont voté à 87,3 % en faveur d'une escalade
des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève.
Pourtant, rappelle Claude Paradis, l'employeur ne s'est pas traîné
les pieds dans ce dossier. "Nous avons répondu à
chacune des quelque 140 demandes du Syndicat, explique-t-il.
Nous en avons accepté la moitié, vingt-cinq pour
cent pourraient faire l'objet d'un compromis tandis que le dernier
quart nous apparaît difficile à accepter."
Rémunération et reconnaissance
La direction de l'Université verse actuellement 5
257 $ par charge de cours. Claude Paradis indique que la direction
a offert, dès le début des négociations,
une augmentation salariale de 12,5 %, rétroactive à
mai 2003. Cet ajustement salarial situerait la rémunération
des chargés de cours dans la moyenne de celles versées
par les autres universités québécoises.
"Mais, ajoute-t-il, nous n'avons pas encore eu l'occasion
d'en discuter à la table, le Syndicat insistant pour reporter
ce point à la fin des discussions."
Autre point litigieux: le Profil d'engagement des chargés
de cours. Le mécanisme accepté en 1998 par les
parties est maintenant vivement dénoncé par le
SCCCUL qui voit là une remise en question à intervalles
réguliers de la reconnaissance de ses membres. "Dans
la convention collective actuelle, la reconnaissance de la compétence
se fait systématiquement à tous les cinq ans, précise
Claude Paradis. Notre proposition est à l'effet que, à
chaque fois qu'une personne donne un cours, sa compétence
est reconnue automatiquement pour les cinq années à
venir. Ce n'est que lorsqu'un chargé de cours ne donne
pas le cours pendant cinq ans consécutifs qu'une vérification
de sa compétence est requise. Il s'agirait là d'une
immense amélioration." Cette nouvelle formule, le
vice-recteur adjoint ne la croit ni déraisonnable, ni
irrespectueuse. Selon lui, elle permet de s'assurer que le chargé
de cours a continué à s'intéresser à
son domaine d'enseignement durant la période en question.
"C'est rassurant pour l'employeur, explique-t-il, car si
une personne n'a pas donné un cours pendant cinq ans,
il est normal de se demander, surtout dans certains domaines
en forte évolution, si elle peut continuer à donner
le cours en question."
Une des propositions de la direction de l'Université consiste
pour elle à verser 120 $ par charge de cours dans un Fonds
de développement professionnel. "C'est une très
belle mesure qui permettrait aux chargés de cours de faire
à peu près les mêmes dépenses que
les professeurs, indique Claude Paradis. Nous avons aussi proposé
un concept de local adapté aux besoins des chargés
de cours et nous nous sommes montrés ouverts à
trouver une formule pour assurer les chargés de cours
du support pédagogique nécessaire."
Le SCCCUL regroupe plus de 1 500 membres en lien d'emploi avec
l'Université. Les quelque 650 chargés de cours
présentement actifs dispensent plus de 30 % des cours
de premier cycle offerts aux sessions d'automne 2003 et d'hiver
2004.
YVON LAROSE
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