Des emplois assurés, payants et stables
Le génie du bois s'affirme de plus en
plus comme un secteur d'avenir
Cet automne, les travaux de construction du Centre de transformation
sur le bois ouvré ont démarré sur le campus.
Ce bâtiment servira à la formation, mais aussi à
la recherche fondamentale et appliquée sur le développement
de produits du bois à valeur ajoutée. Les chercheurs
dans le domaine des sciences du bois, celui des technologies
de transformation et celui de la sylviculture auront accès
à une vingtaine de laboratoires spécialisés
couvrant une superficie de près de 3 930 mètres
carrés.
Selon Michel Beaudoin, directeur du programme de baccalauréat
en génie du bois, cette bonne nouvelle, en plus du fait
que Laval participe à un important réseau de recherche
pancanadien en seconde transformation du bois, rend encore plus
attrayante la formation en génie du bois offerte à
l'Université. "Cela démontre, dit-il, le dynamisme
de la Faculté et l'importance du génie du bois
comme secteur d'avenir aux yeux des gouvernements et des industriels."
Des ingénieurs spécialisés
La formation en génie du bois dure quatre ans. Les
diplômés ne travaillent pas en forêt, mais
bien en usine en ingénierie de procédés.
Ce sont des spécialistes capables d'utiliser, d'améliorer
et d'optimiser les techniques modernes de transformation du bois,
et ce, aussi bien en transformation primaire que secondaire.
Le papier-journal ou la planche de bois résineux, communément
appelée "deux par quatre", sont des produits
de première transformation. Les bois jointés, les
poutres lamellées collées ou les poutrelles de
toit sont des exemples de bois à valeur ajoutée
ou bois d'ingénierie.
Selon Michel Beaudoin, ceux et celles qui s'orientent vers le
génie du bois font un choix judicieux. "Ce programme
d'études a un taux de placement de 100 %, précise-t-il.
En fait, nous manquons de personnes pour répondre aux
besoins de l'industrie. Souvent, nous manquons d'étudiants
pour les stages en entreprise qui sont offerts." Le directeur
s'explique mal le peu de popularité du bac en génie
du bois. Bon an mal an, ce programme n'attire en effet qu'une
dizaine de nouveaux étudiants et étudiantes. "Ça
demeure une énigme, dit-il. Les professeurs connaissent
chacun de leurs étudiants, ce qui donne un enseignement
beaucoup plus personnalisé en termes d'encadrement et
de suivi. Les stages annuels durent quatre mois et sont bien
rémunérés. Quant aux diplômés,
ils ont le choix des emplois qui offrent tous de très
bons salaires. Enfin, ils travaillent dans des pièces
climatisées avec de la technologie de pointe."
Un programme unique
Comme il se doit, le programme de bac en génie du
bois comprend un important volet en procédés de
transformation. L'étudiant a également le choix
entre certaines options comme l'administration ou l'informatique.
Mais ce qui caractérise surtout le programme, ce sont
les cours sur les propriétés physiques et mécaniques,
l'anatomie et la chimie du bois. "Pour transformer le bois
de façon poussée, il faut le connaître, indique
Michel Beaudoin. Ce n'est pas du plastique, de l'aluminium ou
du béton: c'est biologique et c'était vivant initialement."
L'industrie du bois, au Québec comme au Canada, traverse
actuellement une période difficile. La conjoncture comprend
le litige canado-américain sur le bois d'uvre, l'augmentation
de la valeur du dollar vis-à-vis de la devise américaine,
des fermetures temporaires d'usines, un certain désintérêt
chez les étudiants pour les carrières en foresterie,
la prise de conscience collective de la valeur de la forêt,
les départs à la retraite de nombreux travailleurs
en forêt et en usine, enfin, la probabilité d'une
diminution des volumes de bois disponibles pour la coupe. Selon
Michel Beaudoin, l'avenir passe par la valeur ajoutée.
"Si l'on veut continuer à développer cette
industrie, soutient-il, il ne faut pas couper davantage de matière
ligneuse, mais transformer mieux ce que l'on coupe déjà.
Pour ça, il faut lui donner plus de valeur. Or, cela prend
des gens formés aux niveaux professionnel, technique et
universitaire. Dans l'hypothèse où l'on couperait
moins, il faudra à plus forte raison ajouter encore plus
de valeur au bois récolté."
Pour plus d'information sur le programme de bac en génie
du bois, on peut contacter la Faculté de foresterie et
de géomatique au 656-3880 ou consulter le site http://www.ffg.ulaval.ca.
On trouvera également, en page 6, tous les détails
sur les bourses d'admission et de logement relatives à
ce programme.
YVON LAROSE
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