Pour un milieu scolaire sain et sécuritaire
Le Réseau canadien pour la prévention de la
violence à l'école lance son site Web
Le Réseau canadien pour la prévention de la violence
à l'école vient de franchir une étape importante
de son développement avec la mise en activité d'un
site Web bilingue (www.rcpve.fse.ulaval.ca).
"Le site doit être vu comme un service à la
communauté, explique Égide Royer, directeur du
Réseau, professeur titulaire au Département d'études
sur l'enseignement et l'apprentissage, et membre du CRIRES (Centre
de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire
de l'Université Laval). Nous ne serons pas le 9-1-1 de
la violence à l'école au sens où nous nous
n'interviendrons pas dans les établissements. Nous serons
plutôt l'équivalent du service Info-Santé.
Par exemple, la directrice d'une école primaire peut nous
contacter pour un problème de violence dans la cour de
récréation. À partir de la banque documentaire,
nous pourrons l'orienter vers des écoles où l'on
a implanté avec succès un programme qui prévient
ou qui permet de composer avec cette problématique."
Le site donne accès aux résultats des recherches
les plus récentes dans le domaine. Il y a quelques jours,
on y trouvait un article publié dans une revue américaine
sur de jeunes enfants qui démontrent des signes de comportement
asocial et de dépression après avoir subi de la
violence physique ou verbale à la maternelle. Le site
rend aussi disponibles les pratiques exemplaires (success
stories) dans le domaine. Et ces pratiques sont nombreuses
au Canada, souligne Égide Royer. "Plusieurs écoles
au Québec ont implanté avec succès un programme
de médiation par les pairs par lequel des enfants deviennent
des régleurs de conflits, indique-t-il. Un bon
plan de surveillance et d'animation des cours de récréation
par des adultes en est un autre. Il existe aussi une méthode
américaine faite sur mesure et très efficace pour
les enfants agressifs à la maternelle."
Un phénomène à la hausse
Le Réseau canadien pour la prévention de la
violence à l'école a vu le jour dans la foulée
de la Deuxième Conférence mondiale sur la violence
à l'école. En mai dernier à Québec,
cette rencontre avait attiré quelque 550 participants
en provenance d'une trentaine de pays. Le Réseau compte
actuellement quelque 200 membres à travers le Canada.
Il s'adresse à toute personne qui, de près ou de
loin, s'intéresse à, ou doit composer avec la problématique
de la violence à l'école. Le Réseau entend
répondre à un besoin urgent formulé par
les intervenants des milieux scolaires. Ses objectifs consistent
à étudier, à comprendre et à documenter
la prévention du phénomène.
Insultes, vols, menaces verbales, extorsion (taxage), bagarres,
gangs, armes, vandalisme, harcèlement après une
rupture amoureuse, intimidation, les conduites violentes à
l'école, principalement entre jeunes mais aussi parfois
envers les enseignants, ont connu une hausse significative depuis
une quinzaine d'années et ce, tant au Québec que
dans le reste du monde.
Selon Égide Royer, les comportements agressifs s'observent
très tôt. "Au Québec, dit-il, en moyenne
un à deux enfants par classe de maternelle (entre 18 et
20 enfants) ont un comportement pratiquement incontrôlable."
Il rappelle cependant que dans les écoles, 80 % des élèves
ne présentent aucun problème de conduite agressive
lorsqu'ils sont encadrés par des règles de conduite
claires. Un autre 15 % sont à risques et ont besoin d'un
bon encadrement. Les 5 % restants ont un comportement agressif
qui handicape leur présence à l'école. "Nous
avons une base d'expertise et nous savons à peu près
quoi faire avec les 5 % et à peu près comment prévenir
ces comportements, soutient-il. Globalement, on sait à
peu près quoi faire pour faire de l'école un lieu
où l'on peut promouvoir la résolution pacifique
des conflits. Mais l'information vers les milieux de pratique
ne circule pas très bien."
YVON LAROSE
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