L'empire du plaisir
Michel Cabanac s'intéresse au plaisir sous toutes
ses coutures. Cet intérêt ne relève pas de
l'hédonisme, mais bien de la science et de la quête
de sens. Les travaux que ce professeur mène depuis plusieurs
années à la Faculté de médecine l'ont
conduit à l'élaboration d'une théorie du
plaisir comme moteur des comportements humains. Les quatre grandes
forces de la nature - gravitationnelle, électromagnétique,
nucléaire faible et nucléaire forte - règlent
l'infiniment grand et l'infiniment petit. Le plaisir, lui, gouverne
le cerveau, l'infiniment complexe, propose-t-il dans son dernier
livre La cinquième influence ou la dialectique du plaisir,
paru aux Presses de l'Université Laval.
Cet ouvrage s'attarde aux bases scientifiques et aux conclusions
qui ont conduit Michel Cabanac à considérer le
plaisir comme la cinquième force de l'univers. "Les
conclusions utilitaristes auxquelles je parviens ne reposent
pas sur des intuitions, elles-mêmes fondées sur
l'introspection du philosophe. Elles sont fondées sur
des études expérimentales, reproductibles, productrices
d'évidences partageables." Le plaisir sous toutes
ses formes - manger, boire, voir, écouter, toucher, caresser,
s'amuser et posséder - conditionne les actions et les
prises de décisions. C'est la monnaie d'échange
utilisée par notre cerveau pour évaluer la rentabilité
de chaque comportement dans une situation donnée. Lorsqu'il
y a conflit entre plusieurs comportements et que nous devons
choisir, nous agissons alors de façon à optimiser
le plaisir, explique Michel Cabanac.
Ce livre, qui transcende les disciplines scientifiques, s'adresse
"non pas à des spécialistes mais à
"l'honnête homme" de notre temps", insiste
l'auteur. Même si une partie de son contenu a déjà
été publiée sous une forme voisine dans
des revues scientifiques ou dans des ouvrages collectifs, l'ouvrage
trouve néanmoins une double justification aux yeux de
Michel Cabanac. "Il rassemble en une gerbe les tiges poussées
dans divers jardins et, surtout, il apporte au public francophone
ce qui a été publié en anglais."
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