
Les médecins étrangers mieux préparés
Grâce au CESSUL, ils obtiennent de meilleures
notes à l'examen pratique du Collège des médecins
Les ateliers de formation que le Centre d'évaluation
des sciences de la santé de l'Université Laval
(CESSUL) a offerts aux diplômés en médecine
formés à l'extérieur du Canada et des États-Unis
ont produit des dividendes. Cinquante-trois pour cent des candidats
qui ont suivi ces ateliers ont réussi le dernier examen
pratique du Collège des médecins du Québec,
contre à peine 30 % pour les autres candidats, ont annoncé,
le 18 novembre, Michelle Courchesne, ministre des Relations avec
les citoyens et de l'Immigration, et Philippe Couillard, ministre
de la Santé et des Services sociaux. "Les deux groupes
de candidats étaient en tous points comparables, ce qui
nous permet de conclure que les ateliers ont un impact significatif
sur le taux de succès, analyse le professeur Carlos Brailovsky,
directeur du CESSUL. Nous sommes très satisfaits du résultat."
Chaque année, une centaine de médecins formés
à l'étranger se présentent aux examens du
Collège. Pour obtenir le permis de pratique, ils doivent
réussir un examen théorique et un examen pratique.
Ce dernier comprend une quinzaine de stations où des patients-acteurs
simulent des problèmes de santé. "Le taux
de succès des candidats formés à l'étranger
est très bas à l'examen pratique, souligne le professeur
Brailovsky. Une forte proportion des candidats ne sont pas familiers
avec ce mode d'évaluation, ce qui constitue un handicap
important pour eux."
En 2002, le professeur Brailovsky et son collègue François
Miller ont pris l'initiative d'offrir un mini-atelier destiné
à préparer les diplômés étrangers
à ce type d'examen. "Nous voulions les placer dans
les meilleures conditions possibles de façon à
ce que l'examen mesure leurs véritables compétences",
explique Carlos Brailovsky. La demande avait été
si forte qu'ils avaient dû refuser des inscriptions. L'été
dernier, à la demande du ministère des Relations
avec les citoyens et de l'Immigration, l'expérience a
été répétée dans un cadre
plus formel. Le CESSUL a dispensé deux ateliers de formation
d'une journée, aux mois de juin et d'août, auxquels
ont pris part 40 personnes, admissibles aux examens du Collège
des médecins.
Pendant ces ateliers, les participants sont initiés à
la définition et aux mesures d'évaluation de la
compétence du point de vue de l'organisme qui décerne
les permis de pratique. "Nous leur montrons, sur vidéo,
des simulations de bons et de mauvais exemples à suivre
dans des situations similaires à celles auxquelles ils
sont confrontés lors de l'examen, raconte le professeur
Brailovsky. Nous faisons ensuite une simulation de cas avec chacun
d'eux et, finalement, nous analysons leur performance. Au terme
de cette formation, ils comprennent mieux la structure et le
déroulement de l'examen."
Comme le Québec veut recruter davantage de médecins
formés à l'étranger pour pallier la pénurie
dans le réseau de la santé et comme la formation
offerte par le CESSUL a un impact significatif sur le succès
des candidats, la demande pour participer à ces ateliers
pourrait augmenter au cours des prochaines années. "Si
on nous en donne les moyens, nous serions heureux d'aider un
plus grand nombre de candidats à mieux se préparer
à l'examen pratique du Collège des médecins",
commente Carlos Brailovsky.
JEAN HAMANN
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