
Laval, sixième au Canada pour les fonds de
recherche
Selon la firme Research Infosource, l'Université Laval
viendrait au sixième rang parmi les universités
canadiennes au chapitre des montants reçus en fonds de
recherche pour l'année 2002. L'entreprise torontoise,
qui se veut la référence canadienne en matière
d'information stratégique relative à la recherche,
a publié les conclusions de ses analyses dans un cahier
spécial encarté dans l'édition du 4 novembre
des quotidiens National Post et Ottawa Citizen.
Research Infosource a établi ce classement des universités
à partir de renseignements provenant de Statistique Canada,
de la Conférence des recteurs et des principaux des universités
du Québec (CREPUQ) et de sa propre banque de données
sur les universités du pays.
Selon ces données, les chercheurs de Laval auraient obtenu
215,9 M$ l'année dernière, une hausse de 15 % par
rapport à l'année précédente. Seules
les universités de Toronto (456 M$), de Montréal
(383 M$), McGill (316 M$), de l'Alberta (287 M$) et de la Colombie
britannique (216,3 M$) devancent Laval dans ce classement de
50 universités. L'écart entre Laval et UBC, qui
était de plus de 6 M$ en 2001, est passé à
moins de 0,5 M$ en 2002.
L'indice d'intensité de la recherche (montant total des
fonds de recherche divisé par le nombre de professeurs),
calculé par la firme torontoise, place les chercheurs
de l'Université Laval au 9e rang à l'échelle
nationale avec une moyenne de 154 500 $ par professeur. La moyenne
canadienne se situe à 113 400 $ par professeur.
Invité à commenter la signification de ce classement,
le vice-recteur à la recherche, Raymond Leblanc, a déclaré
y voir une indication de la qualité de la recherche et
du corps professoral de l'Université Laval. "D'une
part, les subventions de source gouvernementale montrent la capacité
de nos professeurs à performer dans des concours nationaux
où la compétition est féroce. D'autre part,
les sommes qui proviennent de contrats de recherche indiquent
que les entreprises reconnaissent qu'il se fait ici de la recherche
qui leur assure un bon retour sur leur investissement. Le résultat
de tout cela est que les étudiants-chercheurs trouvent
à l'Université Laval un environnement de recherche
de qualité."
Plafonnement en vue?
Dans l'ensemble du pays, les fonds de recherche ont augmenté
de 12 % dans les universités, une performance intéressante,
mais bien en deçà du 23 % de 2001 et du 24 % de
2000. Selon les analyses de Research Infosource, les fonds de
source gouvernementale ont connu une augmentation de 19 % en
2002. Le ralentissement de la croissance des fonds de recherche
s'expliquerait surtout par le plafonnement des fonds provenant
des corporations et par une baisse des dons et des revenus de
placements. Research Infosource avait d'ailleurs prédit,
dans son bulletin de 2001, qu'en raison des bouleversements boursiers,
certains partenaires industriels, qui s'étaient engagés
dans des projets de recherche avec des universités, pourraient
avoir de la difficulté à maintenir leurs engagements
financiers.
La croissance moyenne des fonds de recherche a atteint 10 % dans
les universités avec faculté de médecine
en 2002. L'augmentation de 15 % enregistrée par les chercheurs
de Laval place donc l'institution dans une position enviable
par rapport à la moyenne nationale.
La boule de cristal de Reseach Infosource présente, pour
l'instant, une image floue de 2003. Les investissements gouvernementaux
dans la recherche vont demeurer élevés, prédit
la firme, mais l'augmentation risque d'être moins prononcée
que lors des dernières années. "La conjoncture
me porte à croire qu'il pourrait y avoir une stabilisation
des fonds de recherche, craint le vice-recteur Leblanc. Je souhaite
qu'il n'en soit rien parce que ceci pourrait compromettre la
capacité de renouvellement du corps professoral dans les
universités canadiennes. Au cours des prochaines années,
les universités vont devoir embaucher environ 10 000 professeurs
pour compenser les départs à la retraite. Pour
assurer la relève, il est essentiel d'accroître
les investissements en recherche afin de former plus d'étudiants
au doctorat et au post-doctorat."
JEAN HAMANN
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