PARUTIONS
La bible des charpentes d'aluminium
Les raisons qui expliquent pourquoi l'aluminium est peu utilisé
comme matériau dans les structures au Canada sont multiples.
Les concepteurs ne connaissent pas son potentiel, le sujet ne
figure pas dans les cours des universités et collèges,
il existe peu d'outils de calcul appropriés, la fabrication
est souvent artisanale, les produits ne sont pas toujours disponibles
et les volumes pour l'enseignement et la conception sont inexistants.
Denis Beaulieu, professeur au Département de génie
civil, vient de régler ce dernier problème en publiant,
chez Les Presses de l'aluminium, une brique de 837 pages, intitulée
Calcul des charpentes d'aluminium. Destiné autant
aux étudiants qu'aux techniciens et aux ingénieurs,
le volume présente l'aluminium et ses propriétés,
les principes de calcul, les questions de traction, de compression
et de flexion du matériau, les assemblages mécaniques
et les assemblages soudés, ainsi que les problèmes
de fatigue du matériau. Des exemples détaillés
complètent chaque section. L'ouvrage, dont une version
anglaise est en préparation, a été écrit
principalement pour le génie civil et le génie
mécanique. Denis Beaulieu est professeur à la Faculté
des sciences et de génie depuis plus de 25 ans. Il est
connu pour ses contributions au développement de la recherche
et de la formation dans le domaine des charpentes métalliques,
particulièrement les charpentes d'acier et, plus récemment,
les charpentes d'aluminium. Il a rédigé, avec son
collègue André Picard, des ouvrages bien connus
sur le calcul des charpentes d'acier.
L'automne de Nuit blanche
Cet automne, la revue Nuit blanche propose une entrevue
d'Armelle Datin et d'Isabelle Collombat avec la cinéaste
et romancière algérienne Assia Djebar. Son dernier
roman, La disparition de la langue française, paraîtra
d'ailleurs chez Albin Michel sous peu. Sur la scène littéraire
québécoise, on souligne le cinquantenaire des éditions
de l'Hexagone. Jean-Guy Hudon consacre un article à Gaston
Miron, qui en fut l'un des fondateurs. Notons qu'en 2003, les
éditions Hurtubise HMH ont publié un essai sur
l'auteur et que l'Hexagone a "rapaillé" ses
Poèmes épars, écrits entre 1947 et
1995, tous publiés dans diverses revues ou anthologies.
Dans un tout autre ordre d'idées, Laurent Laplante nous
parle de la guerre... en 11 volumes: soldats américains
noirs égarés en Toscane, écrivains sous
l'Occupation en France, guerre sur le continent africain, génocide
au Rwanda, Bush en Irak, les femmes et la guerre, les femmes
kamikazes de Palestine, sans oublier la manipulation de l'opinion
publique en temps de guerre. Bref, "[...] on ne parvient
pas plus à rêver la paix qu'à établir
avec netteté qui a le plus gravement agressé l'autre.
Tout juste si un sexe est moins qualifié pour continuer
l'hécatombe". Du même auteur, on pourra également
lire un article sur l'antiaméricanisme. On a ajouté
un brin d'exotisme au sommaire de ce numéro d'automne,
en publiant deux articles sur les îles et les Antilles.
Dans "Îles d'un monde ouvert", Laurent Margantin
"aborde" principalement les oeuvres de Frank Lestringant
et de Kenneth White comme "le livre ouvert de la mer qui
se déroule devant nous". Et dans "Quelques Antillais
en marche vers un destin cosmique des humanités",
Michel Peterson nous convie à un "incroyable tournis
de parfums et de couleurs, de bruits de peaux de tam-tam".
De son côté, Yvon Poulin délaisse les constructions
imaginaires et les abstractions littéraires pour nous
parler, dans un court article, d'architecture contemporaine.
C'est André Carpentier qui signe la rubrique "Le
livre jamais lu" et Jacques Poirier, celle des "Écrivains
méconnus du 20e siècle", consacrée
à André Hardellet, né en 1911 à Vincennes.
Fidèle à ses choix, Nuit blanche rend compte
de l'actualité littéraire à travers de nombreux
comptes rendus de lecture et des nouvelles du monde de l'édition.
Renseignements: www.nuitblanche.com.
Quand l'orgue chante
En musique, qu'est-ce que l'articulation, l'accentuation,
le phrasé, le rythme? Comment ces éléments
fondamentaux du discours musical ont-ils évolué
dans leur nature ou leur notation depuis la période baroque?
Quels sont les moyens dont l'organiste dispose pour tenir compte
dans son jeu instrumental de cette évolution? Voilà
des sujets qu'Antoine Bouchard, professeur émérite
de la Faculté de musique, tente d'élucider à
partir d'observations d'expériences communes et en commentant
diverses citations d'auteurs anciens ou contemporains, dans l'ouvrage
Quelques réflexions sur le jeu de l'orgue que viennent
de publier Les Presses de l'Université Laval. À
titre d'exemples concrets, l'auteur de ces réflexions
a choisi une soixantaine de pièces d'orgue de Bach, Couperin
ou Franck. Il les annote de façon à en définir
une interprétation possible, veillant à préciser
le déroulement des cadences et même la façon
dont il faut toucher chaque note pour lui donner son caractère
de levé ou de posé sur le plan du rythme élémentaire.
Rarement dans le monde de l'édition a-t-on osé
aller aussi loin dans la minutie de l'interprétation à
l'orgue. Ce petit ouvrage se veut d'abord une synthèse
réconciliant théorie et pratique. Il contient aussi
les remarques d'un professeur d'expérience sur la technique
corporelle du jeu de l'orgue. Sur le plan esthétique,
la pensée de l'auteur repose principalement sur la conviction
que l'orgue n'est jamais aussi émouvant que lorsqu'il
chante.
Des contributions incontournables à la pensée
politique canadienne
Au Canada, nous n'avons pas eu de Jefferson, de Hamilton ou
de Paine mais plusieurs penseurs ont contribué de façon
fort significative à l'avancement de la pensée
politique. L'ouvrage Six penseurs en quête de liberté,
d'égalité et de communauté. Grant, Innis,
Laurendeau, Rioux, Taylor et Trudeau, de James P.
Bickerton, Stephen Brooks et Alain-G. Gagnon, publié aux
PUL dans la collection "Prisme" dirigée par
Guy Laforest, vise à mettre en valeur la contribution
de six grandes personnalités dans les débats de
société, ayant cours tant au Canada qu'à
l'étranger, aux chapitres de la liberté, de l'égalité
et de la communauté. Force est de constater que la question
québécoise, ainsi que Marcel Rioux l'a posée,
a permis d'entreprendre à la fois une double quête
d'affirmation nationale (canadienne et québécoise)
et a contribué à donner une place centrale aux
penseurs québécois dans l'édification du
Canada et du Québec d'aujourd'hui et de plusieurs autres
sociétés plurinationales modernes. Harold Innis
et George Grant ont apporté un éclairage avisé
sur les rapports CanadaÉtats-Unis en soulignant les
risques de l'américanisation et de sa force d'attraction
sur les communautés politiques avoisinantes. Grant y a
même vu un danger pour la pérennité de l'héritage
canadien et a déploré le rétrécissement
du continuum idéologique en faisant le constat de la disparition
des valeurs sous-jacentes au conservatisme. Étant donné
la place centrale occupée par la question nationale québécoise
dans les débats politiques, on pouvait s'attendre à
ce que la contribution des penseurs québécois y
soit substantielle. La question de la communauté se trouve
au centre des débats. S'agit-il d'une communauté
continentale? Américaine? Canadienne? Québécoise?
Néo-écossaise? Saguenayenne? Laquelle est en mesure
d'habiliter davantage les citoyens? De les rattacher à
leur passé, de les inscrire dans le présent et,
tout à la fois, de les projeter dans le futur? Pierre
Trudeau a cru qu'il fallait se tourner davantage vers Ottawa
pour trouver des réponses à ces questions. Marcel
Rioux a plutôt opté pour le local et le régional,
lieux par excellence de la créativité et des possibles.
Laurendeau et Taylor ont plutôt opté pour les communautés
politiques, celles qui sont porteuses de diversité profonde,
inscrites au sein des états libéraux complexes.
Ces penseurs ne sont toutefois pas les seuls à avoir laissé
leur empreinte sur le Canada et le Québec d'aujourd'hui
mais leurs contributions demeurent incontournables.
Un regard évangélique
Si on recule de 100 ou 200 ans, la production culturelle en
Occident est dominée par des individus et des institutions
aux convictions inspirées par la vision du monde judéo-chrétienne.
À ce titre, on peut penser à des personnages comme
Bach et Hændel pour la musique; Michel-Ange, Rembrandt,
Dürer, en arts visuels; en littérature, Bossuet,
Milton, Blaise Pascal, Dostoïevski, Soljenitsyne et bien
d'autres. Par ailleurs, des individus tels que Isaac Newton,
Pascal, James Maxwell et Pasteur affirmaient leurs convictions
chrétiennes tout en marquant l'histoire de la science
par des contributions de premier ordre. Ces gens ont déclenché
un élan de créativité qui se manifeste encore
de nos jours dans la dominance, au niveau planétaire,
de la culture populaire et technologique occidentale. Évidemment,
sur le plan du contenu, la culture populaire occidentale s'est
beaucoup éloignée de la vision du monde judéo-chrétienne,
mais cela ne change rien à son histoire. Pour comprendre
cet héritage, il est donc nécessaire de retourner
à l'inspiration originale. L'essai de Paul Gosselin Hors
du ghetto. Un regard évangélique sur la
culture et les arts (Samizdat) examine, entre autres, l'interaction
entre les philosophies païennes de l'Antiquité et
le christianisme naissant qui aboutiront à diverses formes
d'ascétisme et du rejet du monde. Il aborde aussi le phénomène
de l'identification culturelle et ses conséquences culturelles
chez les chrétiens. Le chapitre sur la Création
discute de la source du Beau, des talents artistiques et de la
créativité. Résolument à contre-courant,
Hors du ghetto puise aux sources de la vision du monde
judéo-chrétienne. L'Occident du 21e siècle
se dit séculier, mais dans les faits il a remplacé
le christianisme (et ses élites cléricales) par
une nouvelle religion "politically correct" avec ses
élites médiatiques. Il s'agit d'une religion syncrétique
où toutes les vérités sont bonnes, mais
où aucune n'est vraie, universelle. Hitler, Jésus,
Staline, Mahomet et Pol-Pot auraient tous raison? Pour appuyer
une démarche critique véritable et accoucher d'une
culture alternative authentique, il faut oser réexaminer
et remettre en question le mythe fondateur de la culture "politically
correct". C'est ce que propose le dernier chapitre du livre.
Renseignements: www.samizdat.qc.ca/publications/ghetto_pg.htm.
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