Castille amère
Les Treize proposent "La maison de Bernarda Alba",
le chef d'oeuvre de Federico García Lorca
La Troupe de théâtre Les Treize présente
La maison de Bernarda Alba, de Federico
García Lorca, dans une mise en scène d'Érika
Gagnon, les 16, 17, 18 et 19 octobre, à 20 h, à
l'Amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.
Écrite en 1936, deux mois avant l'assassinat de Federico
García Lorca par les forces franquistes, La maison
de Bernarda Alba est considérée comme l'ultime
chef d'oeuvre de ce grand poète et dramaturge espagnol.
Huit ans de deuil
Devenue veuve de son deuxième mari, Bernarda Alba
impose à ses cinq filles, sa mère, sa bonne et
sa servante, un deuil de huit ans, pendant lequel "l'air
de la rue ne doit pas pénétrer" dans la maison.
On est dans un village du sud de l'Espagne, dans les années
1930. C'est l'été. Il fait particulièrement
chaud et sec. On étouffe et les cinq filles de Bernarda
Alba étouffent, dominées par cette mère
fanatique et castratrice. Âgées de 20 à 39 ans,
les cinq jeunes femmes ne sont encore que des fillettes soumises
à leur mère, ne connaissant rien du monde des hommes,
n'ayant jamais réellement franchi les murs épais
de cette prison. L'aînée, Angustias, est enfin fiancée
avec Pepe, le plus beau garçon du village, qui ne veut
d'elle que parce que c'est elle l'héritière. Les
quatre autres doivent se résigner à une vie de
vieilles filles, sans amour, sans air. Seule la plus jeune, Adela,
osera défier sa mère et les conventions sociales
afin de vivre, d'aimer et de devenir femme dans les bras de Pepe.
Mais ce bonheur est éphémère. Comment se
terminera l'intrigue? "Silence, silence j'ai dit. Silence!",
nous lance l'implacable Bernarda.
Du théâtre pur
Érika Gagnon, une des meilleures comédiennes
professionnelles de Québec, applaudie l'année dernière
pour ses remarquables performances dans Impromptu au Théâtre
de la Bordée et Le Colonel et les oiseaux au Trident,
a voulu transmettre la parole de Lorca, sa quête de l'humanité
et de liberté dans une Espagne écrasée par
la religion, étouffant sous un soleil de plomb, se débattant
comme un cheval fougueux pour tenter de s'affranchir des contraintes
de l'injustice, des préjugés et de l'hypocrisie.
"Pas de littérature, du théâtre pur",
disait Lorca au sujet de cette pièce. La mise en scène
et la scénographie permettent d'atteindre un niveau de
simplicité et de sobriété contribuant à
cette esquisse austère et sombre de la Castille tragique,
sur un fond de musique et de rythmes flamenco. On a ainsi créé
un spectacle dépouillé, un environnement scénique
épuré afin de laisser aux comédiennes un
espace intérieur large qui leur permet de s'arracher l'âme
pour recréer l'humanité et le tragique de la maison
de Bernarda Alba.
Avec Valéry Belzil, Marie-Pierre Bourget, Maude Boutet,
Lisa-Valérie Caron, Vanessa Cadrin, Émilie Charpenet,
Marie-Soleil Dion, Geneviève Drolet, Cathy Lachapelle,
Nicole Pedneault, Marie-Claude Rochette, Cathy Savard, Monique
Sobraquès, Michelle Therrien et la participation exceptionnelle
d'Omar Fodil-Chérif, guitariste flamenco.
Les billets sont en prévente au coût de 10 $ au
Bureau des activités socioculturelles (BASC), au local
2344 du pavillon Alphonse-Desjardins, et sur le réseau
Billetech (12 $ à l'entrée).
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