Expertise et leadership
Début des travaux de construction du
Centre de transformation sur le bois ouvré, un lieu de
recherche unique au Canada
Depuis quelques jours, le chantier du Centre de transformation
sur le bois ouvré (CTBO) prend forme sur le campus, à
l'extrémité ouest du pavillon Abitibi-Price, en
bordure de l'autoroute du Vallon. Le bâtiment qui en sortira
aura une superficie nette de près de 4 900 mètres
carrés et servira aux trois cycles d'enseignement universitaire.
On y fera de la formation, mais aussi de la recherche fondamentale
et appliquée sur le développement de produits du
bois à valeur ajoutée tels que bois jointé,
poutres lamellées collées, planchers de bois, poutrelles
de toit, etc. Une vingtaine de laboratoires spécialisés,
couvrant une superficie de près de 3 930 mètres
carrés, serviront aux chercheurs dans le domaine des sciences
du bois, celui des technologies de transformation et celui de
la sylviculture.
Le bâtiment qui abritera le CTBO sera entièrement
fabriqué de bois. Il sera conçu de façon
à répondre aux critères d'édifice
à développement durable. Les architectes ont intégré
ce concept dans l'élaboration de leurs plans et devis
à partir des recommandations formulées par le Groupe
de recherche en ambiances physiques de l'École d'architecture
de l'Université Laval. Le nouveau pavillon se distinguera
également par l'optimisation qu'on y fera de l'utilisation
des sources d'énergie naturelles. Et l'édifice
n'aura peu ou pas besoin d'apports additionnels en énergie,
vu la présence de capteurs solaires sur le toit et la
récupération qui sera faite de l'énergie
produite à l'intérieur du bâtiment, notamment
par le fonctionnement des équipements.
Rappelons que l'Université a signé, le 17 septembre
dernier avec l'entrepreneur général Pomerleau,
le contrat pour la construction, d'ici janvier 2005, du bâtiment
qui abritera le CTBO. Le gouvernement du Québec assumera
seul le financement de l'opération qui coûtera 21,9
millions de dollars. La construction, l'achat d'équipements
scientifiques, le budget de fonctionnement et le budget de recherche
pour les cinq premières années représenteront
un investissement total de l'ordre de 35 millions de dollars.
L'argent proviendra du gouvernement du Québec, de la Fondation
canadienne pour l'innovation, de Ressources naturelles Canada
et de Développement économique Canada. À
elles seules, les activités de recherche nécessiteront
des dépenses d'un million de dollars par année.
La part du lion à Laval
Le CTBO constitue l'élément principal d'un
ambitieux projet mené par un consortium réunissant
quatre universités (Laval, Colombie-Britannique, Toronto,
Nouveau-Brunswick) ainsi qu'un institut privé de recherche
sur le bois (Forintek Canada). Ensemble, ces différents
partenaires ont obtenu pas moins de 70 millions de dollars du
secteur public pour la mise sur pied d'un réseau de recherche
pancanadien en seconde transformation du bois, la part du lion
revenant à l'Université Laval. "La Faculté
de foresterie et de géomatique (FFG), appuyée par
l'Université, a agi comme le leader de ce projet de réseau
qui réunit toutes les forces vives au Canada en seconde
transformation du bois, indique le doyen Denis Brière.
Et le CTBO constituera le plus important noyau de recherche en
la matière au pays." Le doyen se dit extrêmement
fier de cette réussite. "La Faculté, explique-t-il,
vient de prouver que l'on peut faire de grandes choses malgré
une petite taille. Nous n'avions pas la masse critique pour aller
devant les organismes subventionnaires. En réunissant
toutes les forces vives au Canada, on a pu justifier le projet
dans son ensemble."
Selon Denis Brière, le CTBO permettra à la Faculté
de s'approcher encore plus de son objectif de couvrir l'ensemble
des besoins en foresterie. "Nous avons, dit-il, une approche
intégrée de la ressource, à partir de la
forêt jusqu'au marché. Nous voulons développer
une expertise qui couvre l'ensemble des besoins en formation
et en recherche en coupe de bois, en sylviculture et en transformation.
Le Centre de recherche en biologie forestière, le volet
géomatique, Le Consortium de recherche sur les affaires
électroniques pour l'industrie des produits forestiers
et maintenant le CTBO vont dans ce sens."
YVON LAROSE
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