
Le CRELIQ devient le CRILCQ
Le Centre de recherche en littérature québécoise
s'ouvre à d'autres universités tout en élargissant
son mandat
Il y a quelques mois, le Centre de recherche en littérature
québécoise, ou CRELIQ, a reçu une importante
subvention de 300 000 $, renouvelable pendant cinq ans, du Fonds
québécois de la recherche sur la société
et la culture. Cette aide financière s'inscrit dans une
refonte majeure des activités du Centre. En effet, le
CRELIQ porte désormais le nom de Centre de recherche interuniversitaire
sur la littérature et la culture québécoise
(CRILCQ). On y retrouve les chercheurs de l'ancien CRELIQ, mais
aussi ceux de l'ancien Centre d'études québécoises
de l'Université de Montréal. À ce groupe
se joignent quelques chercheurs de l'Université du Québec
à Montréal. Ensemble, une cinquantaine de spécialistes,
autour desquels gravitent environ 150 étudiants inscrits
aux études supérieures, unissent leurs forces pour
explorer un champ d'études jusqu'ici intouché.
Des ramifications à étudier
Le CRILCQ, tout en conservant la littérature comme
discipline centrale de ses activités, étudiera
les ramifications qui ont pu exister, à différentes
époques au Québec, entre les écrivains,
les dramaturges, les artistes en arts visuels et les musiciens.
"Croiser la littérature et les autres arts est une
première au Québec et permettra d'interroger une
époque donnée à partir d'une pluralité
d'approches, indique Marie-Andrée Beaudet, professeure
au Département des littératures et directrice du
CRILCQ. Jusqu'à maintenant, les chercheurs ne s'étaient
pas donné les moyens d'interroger vraiment les relations
qui pouvaient exister entre les différentes catégories
d'artistes. Mais on sait qu'il en y avait beaucoup. Par exemple,
il y a eu beaucoup de mises en musique de poèmes à
la fin du 19e siècle."
Guy Champagne, coordonnateur du CRILCQ - Université Laval,
parle, pour sa part, d'une grande famille qui s'ignorait et qui
se trouve désormais réunie. "Des chercheurs
en musique et en arts visuels sont venus nous voir, raconte-t-il.
Ils se disaient intéressés à travailler
avec nous. Ils se sentaient un peu isolés." Il ajoute
que, dans le passé, l'Institut canadien de Québec
et celui de Montréal ont été, en quelque
sorte, de grandes associations d'intellectuels intéressés
à la culture lettrée. "De nombreux liens se
tissaient à l'intérieur de ces Instituts, explique-t-il.
Je pense qu'il peut y avoir là une vue d'une époque
donnée. Des idées sur l'art circulaient dans les
milieux artistiques. Les gens se connaissaient, se croisaient,
se rencontraient, mais cela ne veut pas dire qu'ils collaboraient."
Des travaux d'envergure
Au nombre des nouveaux projets menés au CRILCQ, mentionnons
"Penser l'histoire de la vie culturelle", qui a vu
le jour en même temps que le nouveau centre de recherche.
Avec une approche historique, les chercheurs tenteront d'apporter
un nouveau regard sur l'ensemble de la vie intellectuelle et
culturelle au Québec. "La vie littéraire au
Québec", l'oeuvre éparse du poète Gaston
Miron, la banque de données "L'île" sur
les écrivains du Québec des origines à nos
jours, ainsi que la formation offerte à des universitaires
étrangers, actifs dans leur pays en études québécoises,
comptent parmi les activités de l'ancien CRELIQ qui se
poursuivent dans le cadre du CRILCQ.
YVON LAROSE
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