Surfatech: l'ouvrage au coeur
Le traitement des surfaces au secours de l'industrie
des prothèses biomédicales
Le coeur a ses raisons et l'on connaît la suite. Mais
celle-ci pourrait bien donner raison à Gaétan Laroche
et Diego Mantovani, deux chercheurs de l'Université Laval
dont l'entreprise, Surfatech, s'apprête à donner
un sérieux coup de main à l'industrie des biomatériaux,
en particulier celle des prothèses artérielles
synthétiques.
Cette société de recherche et développement
(R&D), spécialisée dans le domaine des traitements
de surface, compte en effet proposer aux fabricants de prothèses
vasculaires, au cours des prochaines années, un procédé
nommé ANBIOPA (pour ANcrage de BIOmolécules aux
Prothèses Artérielles) qui améliorera considérablement
la longévité de ce genre de prothèses, utilisées
notamment dans le cas des pontages artériels reliés
aux maladies cardiovasculaires. Ce procédé a été
mis au point avec leur équipe de recherche et, en particulier,
avec Pascale Chevallier, stagiaire postdoctorale, à travers
les travaux réalisés dans les derniers huit ans.
"Le procédé développé, qui consiste
à greffer solidement des biomolécules aux matériaux
chimiquement inertes, permet de répondre au problème
de la durée de vie limitée des prothèses
artérielles en réduisant significativement la formation
de thromboses et d'hyperplasie intimale sur leur surface survenant
en réaction au matériel étranger, précise
Marie-Claude Pepin, responsable des opérations et du développement
stratégique de la société. Des résultats
préliminaires très prometteurs de ce procédé
ont été obtenus lors de l'implantation chez le
chien de prothèses artérielles de diamètre
moyen (6 millimètres) traitées." Selon elle,
le marché mondial des prothèses de moyen diamètre
est présentement évalué à 200 millions
de dollars. Surfatech prévoit élargir le domaine
d'application de son procédé aux prothèses
de très petits diamètres (3 à 4 millimètres)
et aux tuteurs métalliques coronariens, soit des marchés
évalués respectivement à un et deux milliards
US$.
Des appuis importants
Les chercheurs-fondateurs, Gaétan Laroche et Diego
Mantovani, sont professeurs au Département de génie
des mines, de la métallurgie et des matériaux de
la Faculté des sciences et de génie en plus d'être
rattachés à l'Unité de bioingénierie
et biotechnologie du Centre de recherche de l'hôpital Saint-François
d'Assise. Ils constituent, avec Jean Ruel, titulaire d'un doctorat
en génie mécanique de l'Université Laval
qui s'est joint récemment à eux à titre
de responsable du volet R&D, les trois actionnaires de Surfatech.
C'est grâce à l'apport des sociétés
SOVAR et Innovatech Québec que leur entreprise a pu être
mise sur pied. Cette dernière en est actuellement rendue
au stade du démarrage.
"Entrepreneuriat Laval nous a également épaulés
dans nos démarches en nous aidant à peaufiner notre
plan d'affaires et à trouver du financement pour la phase
du prédémarrage", de souligner Marie-Claude
Pepin. Rappelons, à ce sujet, que les promoteurs de Surfatech
ont remporté à Montréal, en mai 2003, le
troisième prix du concours de la Fondation Pierre-Péladeau,
doté d'une bourse de 20 000 $, dont l'objectif est de
stimuler la création d'entreprises auprès des étudiants
universitaires du Québec.
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