 
Lumière de septembre
Les boursiers et boursières de l'École des arts
visuels présentent leurs oeuvres à l'Édifice
La Fabrique
Pour ceux et celles qui ont raté les dernières
présentations des étudiants de l'École des
arts visuels, l'exposition actuelle à l'Édifice
La Fabrique constitue un bon cours de rattrapage. En effet, une
vingtaine de finissants en arts visuels et en communication graphique,
qui viennent de recevoir des bourses et des prix le 11 septembre
pour souligner la qualité de leur travail, présentent
une de leurs créations à la Galerie des arts visuels,
jusqu'au 23 septembre. À noter que deux nouvelles bourses
font leur apparition cette année: celle la Ville de Québec
et celle de Nurun BCG, une filiale de Quebecor.
Les oeuvres de plusieurs diplômés se situent à
la frontière des genres, à la manière d'une
Catherine Sheedy, récipiendaire de la Bourse Louis-Garneau
et du Prix Nurun BAP. "J'aime jouer sur l'ambiguïté
entre l'artisanat, le design, et les arts visuels", explique
cette joaillière de formation et bachelière en
arts visuels. Elle utilise des techniques artisanales pour ses
sculptures tressées en métal, mais leur aspect
extérieur les rapproche de l'industrie du design et de
la production en série. Francis O'Shaughnessy se joue
lui aussi des conventions. Récipiendaire de la bourse
de la Ville du Québec avec quatre autre diplômés,
ce qui va leur permettre d'exposer leurs oeuvres dans quelques
semaines à la Bibliothèque Gabrielle-Roy, cet artiste
conçoit des tableaux en trois dimensions. Agrémentés
de livres, de papier journal, ses tableaux se séparent
de plus en plus des murs pour devenir des objets à part
entière.
Plusieurs des diplômés mettent également
à profit les nouvelles technologies pour opérer
des mélanges créatifs. Julie Martel, qui a reçu
la bourse Me Line-Ouellet en nouveaux médias et le prix
Nurun BAP, inflige ainsi un léger traitement numérique
à des négatifs de films photographiques qu'elle
intègre dans des installations où vidéo,
trame sonore, et projections diapos se combinent pour produire
une ambiance légèrement décalée de
la réalité. Eugénie Cliche, récipiendaire
des bourses de la Ville de Québec et de la Fondation La
Vigie, met elle aussi la technologie numérique au service
de son imagination en produisant de grands panneaux noirs où
des fantômes paraissent renaître à la vie.
Tout comme Isabelle Pelletier, une finissante en communication
graphique qui a reçu la bourse Nurun BCG, dont les formes
photographiées de grand format se nourrissent de la précision
du numérique.
Cependant, même si l'art hybride fait partie de l'air du
temps, le champion toutes catégories des récompenses
cette année s'avère un adepte de la peinture pure.
François Simard a reçu près de quatre bourses
et prix, dont celle du Fonds Société et Culture
accordée par le gouvernement du Québec: 15 000
$ pour poursuivre des études en maîtrise. "Je
cherche à comprendre pourquoi la peinture non figurative
a encore une place aujourd'hui dans l'art", explique ce
finissant épris de mathématiques. Nombre de ses
toiles, sans références à la nature, reposent
d'ailleurs sur des suites logiques, où une forme se reproduit
par exemple sur un modèle symétrique. Le peintre
va donc mettre à profit sa bourse pour pousser plus loin
son exploration.
La liste des gagnants et gagnantes de cette année s'établit
ainsi:
Bourses du Fonds Société et Culture (15 000 $ chacun),
Janick Laberge, François Simard et Kathleen Verret; Bourse
Louis-Garneau (1000 $), Catherine Sheedy; Prix Nurun BAP(100
$ chacun pour produire un calendrier commun), Thierry Arcand-Bossé,
Mylène Michaud, Michelle Guay, Julie Pichette, Julie Martel,
Mathieu Carrier, Marie-Hélène Leblanc, Geneviève
Bisson, François Simard, Francis Montillaud, Catherine
Sheedy et Catherine Charon-Béland; Bourses de la Ville
de Québec (200 $ chacun), Maxime Boisseau, Eugénie
Cliche, Francis O'Shaughnessy, Catherine Plaisance et François
Simard; Bourses de la Fondation René-Richard (3000 $ chacun)
Julie Morazain, Julie Pichette et Sylvain Cossette ; Bourse Nurun
BCG (1000 $), Isabelle Pelletier; Bourse Me Line-Ouellet en nouveaux
médias (1000 $), Julie Martel; Bourses de la Fondation
La Vigie (150 $ chacun), François Simard et Eugénie
Cliche; Bourse de la Galerie L'il de poisson (une exposition),
Alejandra Manrique.
PASCALE GUÉRICOLAS
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