Forte présence amérindienne
L'Université a honoré le leader
innu Philippe Piétacho
Les nations amérindiennes ont fait sentir leur présence
lors du colloque international "Quatre siècles de
francophonie et d'échanges Europe-Afrique-Amérique",
qui s'est tenu dans la Cité universitaire, du 26 au 29
mai, dans le cadre des Grandes Fêtes de l'Université.
Et le point culminant de ce grand rassemblement aura certes été
la remise d'un doctorat d'honneur à Philippe Piétacho,
sage et ancien chef innu d'Ekuanitshit (Mingan), au cours d'une
cérémonie qui a eu lieu au Théâtre
de la Cité universitaire, le mardi 27 mai.
Reconnu comme un leader innu de première valeur et un
sage très respecté par l'ensemble des Amérindiens
du Québec et du Labrador, Philippe Piétacho est
sans contredit un homme exceptionnel, tant grâce à
ses qualités personnelles que par son engagement politique
envers les siens. Chef de la communauté d'Ekuanitshit
(Mingan) pendant une vingtaine d'années, il a su aider
son peuple à franchir le difficile passage entre le nomadisme
et la sédentarité. Ce grand rassembleur a notamment
mené le mouvement de réappropriation de la rivière
Mingan par la communauté locale, pour permettre à
la rivière de mieux se régénérer.
Par la suite, il a favorisé le développement économique
de sa communauté grâce à l'implantation d'une
usine de transformation des produits de la mer et d'une pourvoirie
de pêche sportive au saumon.
Du temps où il menait la destinée des Innus québécois,
Philippe Piétacho s'est toujours montré favorable
aux travaux de recherche que plusieurs professeurs et étudiants
de l'Université Laval voulaient réaliser auprès
des siens. En contrepartie, certains membres de la communauté
de Mingan ont pu acquérir une formation de base en recherche
sociale et culturelle.
Philippe Piétacho est devenu, à titre de chef innu,
l'interlocuteur des gouvernements établis, rôle
qu'il a joué avec pour seule arme sa confiance inébranlable
dans la culture et la langue innues. Représentant de sa
communauté et de sa nation auprès de l'assemblée
des chefs du Conseil des Attikameks et des Montagnais, Philippe
Piétacho s'est également illustré au sein
de l'assemblée des Premières Nations du Canada.
De toutes les tribunes
Dès les premiers instants du colloque international,
le lundi 26 mai vers 9 h 30, les participants ont été
accueillis par une délégation des Premières
Nations, accompagnée par les chants et les tambours du
Wendate François Vincent. Ghislain Picard, chef régional
des Premières Nations du Québec et du Labrador
a aussi pris la parole lors de la séance d'ouverture qui
a suivi.
Parmi les membres des communautés autochtones ayant pris
part à l'une ou l'autre des nombreuses activités
du colloque mentionnons d'abord l'écrivain Michel Noël,
puis le Groupe de tambours des femmes de Wendake ou Ottinhetien
de Wendat d'atindatsawehson, dont la prestation à la soirée
culturelle nord-américaine, présentée au
TCU, le mardi 27 mai à 20 h, a été très
applaudie. Le programme de cette grande rencontre de quatre jours
comprenait, par ailleurs, six séances plénières,
tables rondes ou ateliers qui ont abordé partiellement
ou exclusivement la question amérindienne. Notons, ici,
quelques titres: "L'Amérindien, l'Européen,
l'Africain", "Le premiers contacts entre Innu et Français.
La version de la tradition orale innue", "Henri IV
et Anadabijou: aux origines des alliances franco-amérindiennes",
"Il n'y a plus d'Indiens de Bernard Assiniwi: une
querelle des Anciens et des Modernes à la québécoise?",
"Être Innuk au Québec et Corse en France. Relation
identité-langue", "Le français et l'innu",
"L'enjeu identitaire de la femme dans Ikwé la
femme algonquienne de Bernard Assiniwi".
|
|