Médecins sans frontières
Grâce au CESSUL, les médecins formés à
l'étranger arriveront mieux préparés à
l'examen pratique du Collège des médecins du Québec
Le Centre d'évaluation des sciences de la santé
de l'Université Laval (CESSUL) offrira des ateliers de
formation aux diplômés en médecine qui proviennent
de pays autres que le Canada et les États-Unis afin de
les préparer aux examens du Collège des médecins
du Québec. "Ces ateliers ont pour but de les familiariser
avec la méthode d'évaluation utilisée lors
de l'examen pratique", précise le directeur du Centre,
Carlos Brailovsky.
Pour obtenir le permis de pratique du Collège des médecins,
les candidats doivent réussir un examen théorique
et un examen pratique. Ce dernier comprend une quinzaine de stations
où des patients-acteurs simulent des problèmes
de santé. "Le taux de succès à l'examen
pratique est très bas, constate le professeur Brailovsky.
Une forte proportion des candidats ne sont pas familiers avec
ce mode d'évaluation, ce qui constitue un handicap important
pour eux. Nous voulons les placer dans les meilleures conditions
possibles de façon à ce que l'examen mesure leurs
véritables compétences".
L'année dernière, le professeur Brailovsky et son
collègue François Miller avaient pris l'initiative
d'offrir un mini-atelier destiné à ces diplômés.
"Nous avons été contraints de refuser des
inscriptions tellement la demande était forte", affirme
le directeur du CESSUL. La formation a permis d'augmenter sensiblement
le taux de réussite à l'examen pratique. Cette
année, à la demande du ministre aux Relations avec
les citoyens et à l'Immigration, André Boulerice,
l'expérience sera répétée dans un
cadre plus formel. Le CESSUL dispensera quatre ateliers de formation
d'une journée, aux mois de juin et d'août. Un total
de 112 personnes, admissibles aux examens du Collège,
pourront y prendre part. "Les ateliers seront offerts à
Montréal parce que la plupart des candidats y vivent et
que leur budget est souvent précaire" explique Carlos
Brailovsky.
Les participants seront initiés à la définition
et aux mesures d'évaluation de la compétence du
point de vue de l'organisme qui décerne les permis de
pratique. "Nous leur montrerons, sur vidéo, des simulations
de bons et de mauvais exemples à suivre dans des situations
similaires à celles auxquelles ils seront confrontées
lors de l'examen. Nous ferons ensuite une simulation de cas avec
chacun d'eux et finalement, nous ferons l'analyse de leur performance.
Au terme de cette formation, ils comprendront la structure et
le déroulement de l'examen." Selon le directeur du
CESSUL, le plus grand défi de cette journée est
d'amener les participants "à comprendre que ce que
l'on évalue est la démarche, le raisonnement qui
conduit à la prise de décision, et pas uniquement
le résultat ponctuel de poser un diagnostic".
Près de 2 000 des 18 000 médecins du Québec
ont été formés dans une cinquantaine de
pays autres que le Canada et les États-Unis. Chaque année,
une centaine de ces diplômés se présentent
aux examens du Collège. Le professeur Brailovsky, lui-même
arrivé au Canada il y a 35 ans après avoir reçu
une formation médicale à l'étranger, s'occupe
depuis plus de 20 ans de l'évaluation des candidats internationaux
pour le Collège des médecins du Québec.
JEAN HAMANN
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