At'traction à Paris
Les étudiants en génie agroalimentaire ont présenté
le mini-tracteur ULtrac 2002 au Salon international de la machinerie
agricole
"Après avoir remporté le concours international
de tirs de mini-tracteurs de l'American Society of Agricultural
Engineers à Moline, en Illinois, en juin 2002, nous nous
sommes dit que ce serait plaisant de présenter notre tracteur
au Salon international de la machinerie agricole (SIMA) de Paris,
raconte Luc D'Amours, étudiant au baccalauréat
en génie agroenvironnemental. C'est le plus grand salon
du genre au monde, c'est comme la référence en
machinerie agricole. Les fabricants sont tous là et il
y a beaucoup de visiteurs de l'étranger parmi les 200
000 visiteurs."
Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Du 23 au 27 février dernier,
Luc D'Amours et six autres étudiants au bac en génie
agroenvironnemental, tous membres de l'équipe ULtrac 2002,
étaient au SIMA. Le mini-tracteur avait été
expédié le 8 février de Québec dans
une caisse et par avion cargo. Les jeunes exposants ont occupé
un espace de douze mètres carrés aux couleurs de
l'Université Laval et de la Faculté des sciences
de l'agriculture et de l'alimentation. Ils ont informé
les visiteurs et visiteuses sur le mini-tracteur, un véhicule
à quatre roues motrices équipé d'un moteur
quatre-temps de 16 chevaux, conçu et construit à
l'échelle un quart. Ils ont également distribué
des dépliants promotionnels sur l'Université ainsi
que des documents sur les programmes de cours dispensés
à la Faculté, notamment en formation à distance.
"Les gens étaient surpris que l'on vienne d'aussi
loin et certains étaient même désireux d'établir
des liens avec des chercheurs de Laval", indique Luc D'Amours,
co-responsable du design du mini-tracteur et organisateur du
voyage à Paris. "Des représentants de fabricants
français de machinerie agricole étaient particulièrement
surpris de voir que des étudiants aient réalisé
un projet comme le nôtre. Dans leur pays, le système
d'éducation est tel que l'on commence à réaliser
des choses de niveau professionnel qu'une fois rendu sur le marché
du travail." Ces mêmes personnes étaient celles
qui s'approchaient le plus pour voir le détail du mini-tracteur,
sa conception. "Ils avaient entendu parler de ce type de
tracteur, mais ils n'en avaient jamais vu, souligne Luc D'Amours.
En France, ils sont davantage habitués aux courses qu'aux
tirs de tracteurs."
Un bon samaritain et de généreux donateurs
La participation des étudiants de Laval au SIMA ne
s'est pas faite sans peine. Comme il était hors de question
de louer un stand, en raison des coûts exorbitants, il
a fallu trouver un exposant qui accepterait de céder aux
étudiants une partie de son espace. "Nous avons fait
le tour de toutes les compagnies qui exposaient et toutes ont
refusé, explique Luc D'Amours. Finalement, en décembre,
Hubert Therrier, un journaliste à l'emploi de Tract Machine
Passion, un club de tracteurs antiques, et qui avait un stand,
a accepté de nous céder de l'espace." Le financement
du voyage s'est élevé à 20 000 $. L'argent
est venu de multiples sources, dont le Fonds québécois
de la recherche sur la nature et les technologies, de fabricants
de machinerie agricole, de l'Office franco-québécois
pour la jeunesse, du Bulletin des agriculteurs et même
de certains professeurs de Laval.
À Paris, les étudiants de Laval ont reçu
plusieurs invitations à exposer leur mini-tracteur gagnant,
entre autres en Allemagne. Pour le moment, ils prévoient
se rendre à Las Vegas, en juillet, au Congrès mondial
de génie rural. Entre temps, ils mettent la dernière
main à un nouveau mini-tracteur puisqu'ils retourneront
ce printemps aux Etats-Unis défendre leur titre face à
une trentaine d'équipes nord-américaines, et une
d'Angleterre.
YVON LAROSE
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