De l'Empire romain à la pharmacogénomique
Cinq nouvelles Chaires de recherche du Canada
viennent s'ajouter aux 37 chaires que comptait déjà
l'Université
Le programme des Chaires de recherche du Canada vient d'attribuer
cinq nouvelles chaires à l'Université Laval. Ella
Marcou-Hermon, de la Faculté des lettres, Marc Ouellette,
de la Faculté de médecine, et Marie-Hélène
Parizeau, de la Faculté de philosophie, ont obtenu des
chaires de niveau 1, attribuées à des chercheurs
d'expérience reconnus comme chefs de file mondiaux dans
leur domaine. Ces chaires, valables pour une durée de
sept ans et renouvelables au moins une fois, sont dotées
d'un budget annuel de 200 000 $.
Pour leur part, Richard Kinkead, de la Faculté de médecine,
et Chantal Guillemette, de la Faculté de pharmacie, ont
obtenu des chaires de niveau 2, attribuées à de
jeunes chercheurs que leurs pairs jugent susceptibles de devenir
des chefs de file dans leur domaine. Valables pour une durée
de cinq ans et renouvelables une fois, ces chaires sont dotées
d'un budget annuel de 100 000 $.
Les sommes attribuées couvrent le salaire du titulaire
et les dépenses reliées aux activités de
la chaire. De plus, chaque chercheur reçoit une subvention
de la Fondation canadienne pour l'innovation, qui est appariée
par le ministère de l'Éducation du Québec.
Un montant équivalant à 20 % de la facture totale
est ajouté par des partenaires. Cette somme sert à
l'achat d'équipement et de matériel nécessaires
aux travaux du titulaire.
Des traitements améliorés
L'Empire romain est riche d'enseignements lorsqu'il est question
de l'interaction entre la société et l'environnement
naturel, plus particulièrement sous l'angle de l'aménagement
du territoire et de la gestion des ressources naturelles. Grâce
à la Chaire de recherche en interactions société-environnement
naturel dans l'Empire romain, Ella Marcou-Hermon entend démontrer
l'importance de la gestion stratégique des ressources
naturelles dès l'Antiquité. La titulaire se penchera
plus particulièrement sur la dimension historique et historiographique
de l'interaction entre la société romaine et l'environnement
naturel.
Plusieurs médicaments antimicrobiens sont devenus inefficaces
en raison du phénomène de résistance. Ce
phénomène biologique pose maintenant de graves
problèmes en santé publique à travers le
monde. L'étude des mécanismes qui induisent cette
résistance apparaît plus que jamais essentielle
au développement d'outils de détection précoce
des infections résistantes. Grâce à la Chaire
de recherche en résistance aux antimicrobiens, Marc Ouellette
entend mettre au point de tels outils et identifier de nouvelles
cibles thérapeutiques afin de renouveler l'arsenal de
médicaments contre les microorganismes pathogènes.
Le chercheur reçoit de plus une somme de près de
370 000$ pour l'achat d'équipement.
Décodage du génome humain, clonage thérapeutique,
clonage reproductif, c'est autour de sujets de cet ordre que
Marie-Hélène Parizeau axera les travaux de la Chaire
de recherche en bioéthique et en éthique de l'environnement.
Forte de sa double formation en biologie et en philosophie, la
titulaire de cette chaire entend jeter des passerelles entre
l'éthique biomédicale et l'éthique de l'environnement.
Sa réflexion portera également sur l'éthique
de l'environnement et la biodiversité. Elle s'intéresse
notamment aux savoirs traditionnels en agriculture et au développement
durable dans les pays en développement.
Au secours des nouveau-nés
Les problèmes respiratoires comptent parmi les causes
principales d'hospitalisation et de décès chez
les nouveau-nés prématurés. Grâce
à la Chaire de recherche en neurobiologie respiratoire,
Richard Kinkead tentera d'établir le rôle du stress
de nature psychologique sur le développement du système
de contrôle de la respiration. Ces recherches devraient
améliorer le traitement des nouveau-nés atteints
d'instabilité respiratoire et contribuer à prévenir
le syndrome de la mort subite du nourrisson. Une subvention de
175 000$, pour l'achat d'équipement, complète le
financement de cette chaire.
Il arrive que les médicaments ne guérissent pas
certains patients et qu'en plus, ils provoquent d'importants
effets indésirables. L'étude des mécanismes
génétiques qui interviennent dans la réponse
individuelle aux médicaments a donné naissance
à une discipline de recherche, la pharmacogénomique.
Grâce à la Chaire de recherche en pharmacogénomique,
Chantal Guillemette poursuivra ses travaux sur les enzymes responsables
de la biotransformation des médicaments, des carcinogènes
et des hormones stéroïdiennes. Ses travaux visent
à améliorer les traitements contre le cancer en
fonction des profils génétiques des patients, à
réduire les effets secondaires de la pharmacothérapie
et à améliorer les stratégies de prévention
et de dépistage de certains cancers. Une subvention de
450 000$ pour l'équipement s'ajoute au budget de cette
chaire.
Le programme de Chaires de recherche du Canada vise à
aider les universités canadiennes à attirer et
à conserver au pays les meilleurs chercheurs. Jusqu'à
maintenant, l'Université Laval a obtenu 42 chaires. Elle
devrait en compter 96 en 2005, date prévue de la fin du
programme. Les chaires sont attribuées à chaque
université au prorata des fonds de recherche qu'elle obtient
auprès des trois grands organismes subventionnaires fédéraux
(IRSC, CRSNG et CRSH).
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