Création du Laboratoire de radioécologie
Le Département de chimie assume une mission unique
au Québec en radioactivité et environnement
L'expertise d'une équipe du Département de chimie
en matière de radioactivité vient d'être
officiellement reconnue par la création du Laboratoire
de radioécologie. Inauguré officiellement le 4
mars, ce laboratoire se consacre à l'analyse et à
l'étude des composés radioactifs, dans une perspective
de protection de l'environnement et des humains, a expliqué
le directeur du Département, Gérard Charlet.
Le Département est actif en radioprotection depuis l'embauche,
il y a 35 ans, du professeur Jean-Claude Roy. À son départ
à la retraite à la fin de 1992, son collègue
Claude Barbeau a pris le relais. "C'est un domaine de recherche
en croissance et nous disposons de l'ensemble des instruments
de détection de la radioactivité, signale Gérard
Charlet. Nous avons voulu formaliser le tout par la création
officielle d'un laboratoire. Claude Barbeau en est le directeur
et Jean-Claude Roy préside le Conseil d'administration."
Le Laboratoire de radioécologie a pour mission de développer
et de maintenir une expertise en radioactivité, en formant
des diplômés universitaires dans le cadre d'études,
de contrats et de projets de recherche. "Il s'agit là
d'une mission unique au Québec et nous voulons bientôt
en concrétiser l'existence dans nos programmes de baccalauréat
et d'études supérieures", a précisé
le directeur du Département. En plus de ces activités
de recherche et de formation, le laboratoire offre des services
d'analyse et d'expertise.
À Gentilly et ailleurs
Depuis 2001, l'équipe du professeur Barbeau a réalisé
plusieurs contrats de recherche, totalisant près de 300
000 $. Parmi les travaux effectués à la demande
d'Hydro-Québec, mentionnons la mesure de la radioactivité
ambiante dans la centrale nucléaire Gentilly 2 et le suivi
de la teneur en eau tritiée dans l'environnement. D'autres
recherches, réalisées pour le compte de CANDU Owners
Group Inc., ont porté sur la mesure des émetteurs
alpha dans les effluents liquides de la centrale Gentilly 2 et
sur l'émission de carbone-14 dans ses déchets.
Les spécialistes du Département ont aussi effectué
des analyses autour de la centrale de Chalk River en Ontario
ainsi qu'à proximité des sites de mouillage de
sous-marins nucléaires en Nouvelle-Écosse et en
Colombie-Britannique.
Au fil des ans, une trentaine d'étudiants du Département
ont reçu une formation en radioécologie au Département
de chimie. Sept autres poursuivent présentement leurs
études dans l'équipe de Claude Barbeau. Les discussions
en cours concernant l'avenir de la centrale Gentilly 2 - elle
pourrait être fermée en 2013 ou être rénovée
pour en prolonger la durée de vie d'une vingtaine d'années
- n'inquiètent pas le directeur du Laboratoire de radioécologie.
"Si elle est rénovée, nous pourrons poursuivre
notre collaboration avec Hydro-Québec. Si elle ferme,
il va falloir assurer un suivi du site pendant une très
longue période. Dans un cas comme dans l'autre, notre
expertise pourra être mise à profit", conclut
Claude Barbeau.
JEAN HAMANN
|