Bientôt fini, le bal des lézardes?
Des chercheurs font le bilan des travaux menés en génie
pour améliorer les infrastructures routières
Le 7e édition du Séminaire Adrien-Pouliot aura
servi à mesurer le chemin parcouru depuis dix ans par
deux groupes de recherche qui travaillent sur les infrastructures
routières. Organisé conjointement par la Faculté
des sciences et de génie et le Groupe-conseil Roche, l'événement
se déroulait le 27 février, dans le cadre du Mois
des sciences et génie des Grandes Fêtes, sur le
thème "Les infrastructures routières québécoises;
peut-on faire mieux?"
Pour l'occasion, une centaine de représentants du ministère
des Transports, des villes et municipalités du Québec,
des entreprises de construction, des bureaux d'ingénieurs-conseils,
des laboratoires d'essais ainsi que des entreprises de services
et de matériaux s'étaient donné rendez-vous
à l'amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon
Alphonse-Desjardins.
L'infernal gel-dégel
Il y a six ans, le professeur Jean-Marie Konrad, du Département
de génie civil, a convaincu le Conseil de recherche en
sciences naturelles et en génie (CRSNG) et 22 partenaires
de la pertinence d'investir dans la recherche visant à
améliorer la durabilité des routes au pays. Grâce
à un appui financier totalisant 350 000 $ par an, il a
ainsi créé la Chaire industrielle de recherche
en exploitation des infrastructures soumises au gel (CREIG) Depuis
sa création, la chaire a consacré son attention
aux phénomènes associés aux cycles gel-dégel,
à l'auscultation de la chaussée et à la
modélisation du comportement de la chaussée. Par
le biais des travaux réalisés jusqu'à présent,
15 étudiants-chercheurs et stagiaires post-doctoraux ont
pu acquérir une formation spécialisée dans
ce domaine où l'expertise fait défaut, a signalé
Jean-Marie Konrad à l'auditoire.
Le titulaire du CREIG a déjà entamé les
pourparlers pour le renouvellement de sa chaire. Un nouveau volet
portant sur les infrastructures soumises au gel dans le Grand
Nord québécois, notamment les infrastructures hydroélectriques,
pourrait s'ajouter à la programmation actuelle. D'ici
quelques semaines, Hydro-Québec pourrait annoncer sa participation
financière au projet.
Empirique béton
Désigné pour l'occasion comme porte-parole
de la Chaire industrielle sur le béton projeté
et les réparations en béton, Jacques Marchand,
du Département de génie civil, a retracé
le chemin parcouru depuis la création de la chaire en
janvier 1995. Mise sur pied à l'initiative de Michel
Pigeon, l'actuel recteur de l'Université, cette chaire
consacre ses travaux à l'amélioration des connaissances
sur le béton, aux techniques de réparation des
structures en béton et à l'évolution de
la fiabilité des ouvrages en béton.
Un grand nombre d'ouvrages, construits pendant le boom des années
1960, souffrent aujourd'hui du passage des ans et, au cours des
prochaines décennies, des sommes considérables
devront être investies pour réparer ce que le temps
et le mauvais temps ont détruit. Si on parvenait à
prolonger de 20 ans la durabilité de ces réparations,
les économies réalisées se chiffreraient
en dizaines de millions de dollars. Pour la période 1999
à 2003, la chaire a obtenu l'appui du CRSNG et d'une dizaine
de partenaires qui ont reconnu l'importance de mettre un peu
plus de science dans l'empirique monde du béton.
JEAN HAMANN
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