L'exclusion, la fin du monde?
Vous venez de recevoir une lettre vous informant que vous
êtes exclu du programme d'études auquel vous étiez
inscrit? Vous n'êtes probablement pas seul ou seule à
vivre pareille expérience.
On peut affirmer, sans trop se tromper, qu'un étudiant
sur dix une proportion qui peut varier d'un programme à
l'autre rencontrera un jour ou l'autre des difficultés
qui rendront difficile la poursuite de ses études dans
le programme où il avait été admis. Et la
plupart du temps, cette exclusion surviendra durant la première
session et sera liée à des notes insuffisantes.
Voilà pour le topo de la situation à laquelle est
confrontée chaque année une partie de la population
étudiante de l'Université Laval. Douche froide
s'il en est une, il y a pourtant moyen de retourner ce revers
de fortune en sa faveur, pour peu que l'on se pose les bonnes
questions... et que l'on pose les bons gestes. Des conseillers
et des conseillères du Centre d'orientation et de consultation
psychologique ont justement publié une brochure sur le
sujet, il y a quelques années. Le document a été
réalisé par Donald Côté, Marie-Claude
Gagnon, Martine Montminy et Daniel Tremblay.
Recevoir un avis d'exclusion ne veut pas dire nécessairement
abandon à vie d'un projet d'études universitaires,
rassurent les auteurs. Il se peut même que vous puissiez,
à la suite d'un recours, réintégrer votre
programme. Ce qui est plus courant, par contre, c'est l'admission
à un nouveau programme.
Pour envisager différentes solutions (même la décision
de faire une demande de levée de sanction), il faut alors
se donner du temps. Une première manière de faire,
c'est de prendre du recul par rapport à ce que vous vivez:
les loisirs vous permettront certainement de penser à
autre chose. Il importe aussi, selon les conseillers et conseillères
d'orientation, de maintenir une attitude d'ouverture vis-à-vis
des informations que vous allez recueillir: "Porter une
attention particulière aux différentes avenues
donne la possibilité de faire un choix plus avisé",
peut-on lire.
Et l'on se retrouve tout bonnement dans une intense période
de réflexion où il faut évaluer honnêtement
sa situation: un diagnostic qui demandera de remettre en question
continuellement ses explications pour apporter les bons correctifs.
"Peu importe votre décision, qu'elle soit d'étudier,
de chercher du travail ou de voyager, vous aurez des gestes à
poser", avise-t-on.
La poursuite des études commandera, pour sa part, des
actions particulières découlant de l'analyse des
aspects problématiques ayant mené à l'exclusion.
Sont visées ici la motivation ("Si les aspects intérêt
et motivation sont concernés, une réflexion en
orientation s'impose probablement."), la capacité
("Si ce sont vos habitudes et/ou vos habiletés scolaires
qui ont été identifiées comme problématiques,
des comportements et attitudes sont à corriger."),
et l'état de santé ("Si votre contexte de
vie peut expliquer vos déboires, il importe de lui accorder
l'attention qu'il mérite.").
L'exclusion, en somme, ce n'est pas la fin du monde: c'est plutôt
la fin d'un monde.
GABRIEL CÔTÉ
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