Modèles demandés
Les femmes ne comptent encore que pour 18 %
de la main-d'oeuvre en sciences et en génie
Les femmes demeurent encore largement sous-représentées
dans les milieux de travail en sciences et génie, puisqu'elles
ne comptent que pour 18 % des personnes à l'oeuvre dans
ce secteur. Et l'Université Laval n'échappe pas
à la tendance: 87 % du corps professoral de la Faculté
des sciences et de génie est toujours composé d'hommes.
Ces données, c'est la titulaire de la Chaire CRSNG/Alcan
et professeure en génie mécanique, Claire Deschênes,
qui les a présentées lors de sa conférence
"Des femmes en sciences et génie: situation et enjeu",
prononcée le 9 février dans le cadre des Grandes
Fêtes de l'Université. Les chiffres les plus récents
de Statistique Canada indiquent que seulement quatre branches
des sciences et du génie affichent un taux de féminité
supérieur à 50 % au premier cycle dans l'ensemble
des universités canadiennes: l'agriculture, la biochimie,
la biologie et la chimie. Dans un domaine comme la physique,
les femmes représentent seulement 21 % de la population
étudiante. Le champ d'études où elles sont
le plus présentes est celui des finances et de l'administration.
Selon Claire Deschênes, plusieurs facteurs influencent
les jeunes filles lorsqu'elles font leur choix d'études
universitaires: "Chez certaines, il s'agit d'une perception
négative des sciences et du génie. Le manque de
modèles peut aussi jouer un rôle. La durée
de études est aussi un facteur d'influence avec ses implications
sur l'horloge biologique: plusieurs femmes font le choix de fonder
une famille plutôt que d'entreprendre de longues études."
"Plusieurs femmes professeures à l'Université
nous ont dit qu'elles n'arrivaient tout simplement pas à
concilier le travail et la famille, rappelle d'ailleurs Claire
Deschênes. Elles considèrent notamment que l'aide
et le support du conjoint sont primordiaux pour y arriver. D'ailleurs,
les femmes alliant travail et famille sont constamment en recherche
d'équilibre entre les deux." Selon la titulaire de
la Chaire CRSNG/Alcan, trois visions de la femme "scientifique"
se côtoieraient actuellement: "D'abord il y a l'image
de la femme incompétente face à la technologie.
Ensuite, il y a celle de la femme comme objet promotionnel plutôt
que véritable scientifique. Enfin, existe également
la vision de la femme fière de participer au développement
scientifique."
Malgré les facteurs dissuasifs à l'oeuvre, Claire
Deschênes croit qu'il y a moyen d'augmenter le nombre de
femmes en sciences et génie. "Il faut diversifier
le choix de carrière des femmes. Pour ce faire, la chaire
CRSNG/Alcan fait de la promotion, de la sensibilisation et des
recherches." Pour plus d'informations sur cette chaire,
on peut visiter le site www.fsg.ulaval.ca/chaire-crsng-alcan/.
DOMINIC DUVAL
Programme Études-Travail
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