Pour éviter l'abandon
Des conférences sur le contexte de rédaction
aux études supérieures (26 février à
12 h) et sur celui de la relation directeur/étudiant (12
mars à 12 h) seront données à la salle 3105
du pavillon Maurice-Pollack
Certaines étudiantes et certains étudiants
inscrits à la maîtrise ou au doctorat sont susceptibles
d'abandonner leurs études en cours de route, et ce dans
une proportion qui peut grimper jusqu'à 40 %. Sont pointés
du doigt notamment l'entrée sur le marché du travail
et, bien souvent, le syndrome de la postscolarité qui
les laissera démunis et désorientés. Ce
phénomène de décrochage ne se veut pas uniquement
le lot de l'Université Laval. Il sévit un peu partout
sur la planète.
C'est le constat qu'établit Louise Careau, psychologue
au Centre d'orientation et de consultation psychologique, qui
se penche sur le cas des étudiants des cycles supérieurs
depuis quelques années. "Les difficultés surviennent
souvent lorsque ces derniers ont terminé leur scolarité,
au moment de l'étape cruciale de la rédaction de
leur mémoire de maîtrise ou de leur thèse
de doctorat", remarque-t-elle.
Un autre monde
Le contexte dans lequel ces étudiants évoluent
est passablement différent de celui qu'ils ont connu au
1er cycle, explique la psychologue. Par exemple, une fois terminée
leur scolarité de maîtrise ou de doctorat, ceux-ci
ont moins d'occasions de rencontrer d'autres étudiants,
car ils n'ont plus à suivre de cours. C'est à ce
moment qu'apparaît souvent un fort sentiment d'isolement,
de solitude. Puisque sont disparues les échéances
à court terme, surviennent également des problèmes
de gestion de temps. Se pointent aussi chez certains, entre autres,
le choc de la correction, le stress financier, l'anxiété
de la page blanche, la relation cahoteuse avec le directeur de
recherche.
"Les étudiants vont parfois hésiter à
déranger leur directeur. Ce sont eux, en fin de compte,
qui sont responsables du maintien et du bon fonctionnement de
leur relation avec ce dernier et qui doivent, dès le départ,
s'entendre avec lui notamment sur les dates d'échéance
et le rythme des rencontres", juge Louise Careau.
Des solutions
À chaque jour suffit sa peine... et devant chaque
obstacle surgit une solution. La psychologue du Centre d'orientation
et de consultation psychologique conseille ainsi aux étudiants
aux prises avec une gestion du temps déficiente d'établir
un échéancier à rebours. Cet exercice consiste
à inscrire d'abord la date de l'échéance
finale (c'est-à-dire celle de la remise du mémoire
ou de la thèse), puis à indiquer à reculons
chacune des étapes qui doivent y mener. "Cette façon
de faire permet de voir si la planification est réaliste
et évite d'étirer le temps", souligne-t-elle.
Cette dernière suggère par ailleurs la confection
d'un horaire hebdomadaire.
Les "affaires de sentiment" demandent pour leur part
qu'on leur apporte une attention faite d'attitudes et de petits
gestes différents. Pour amenuiser l'anxiété
(liée à l'autocensure, au perfectionnisme) que
peut provoquer la "fameuse page blanche", Louise Careau
prescrit d'y aller par petits objectifs sans viser la perfection
du premier coup. Un cours de rédaction technique ne ferait
sûrement pas de tort dans certains cas.
D'un autre côté, l'intégration à une
équipe de recherche, l'établissement de rencontres
de discussions, la présence occasionnelle sur le campus,
la participation à des conférences ou à
des colloques dans son domaine constitueraient, pour l'étudiant,
quelques façons de parer au sentiment de solitude, croit
la psychologue. Tout sentiment d'inutilité ou d'incompréhension
s'estomperait, quant à lui, en maintenant une bonne relation
avec son superviseur et en le voyant régulièrement.
La psychologue Louise Careau donnera des conférences sur
le contexte de rédaction aux études supérieures,
le 26 février à 12 h, et sur celui de la supervision,
c'est-à-dire la relation directeur/étudiant, le
12 mars à 12 h, à la salle 3105, pavillon Maurice-Pollack.
GABRIEL CÔTÉ
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