Affaissement prévu de l'activité résidentielle
Le vieillissement croissant de la population de la région
de Québec ciblé comme facteur principal
Le vieillissement croissant de la population de la région
de Québec fera en sorte que la demande de maisons et de
logements diminuera inévitablement dans les décennies
à venir. Cette perspective a été évoquée
le vendredi 7 février au pavillon Félix-Antoine-Savard
par François Des Rosiers, professeur de gestion urbaine
et immobilière à la Faculté des sciences
de l'administration et membre régulier du Centre de recherche
en aménagement et développement (CRAD). Sa présentation,
qui s'intitulait Évolution et perspectives du
marché du logement au Québec, a eu lieu dans
le cadre des midi-conférences du CRAD. "La pyramide
des âges de la Communauté métropolitaine
de Québec va se transformer en toupie, signe d'une population
vieillissante, affirme le professeur citant une étude
récente de l'Institut de la statistique du Québec.
Entre 2001 et 2006, la population aura enregistré un accroissement
total de 13 500 personnes. Mais entre 2016 et 2021, l'augmentation
ne sera que de 800 personnes. Inévitablement, et même
en faisant l'hypothèse d'une croissance économique
soutenue, cela se traduira par un affaissement marqué
de l'activité résidentielle dans la région."
On prévoit par ailleurs une diminution sensible de la
taille moyenne des nouvelles unités construites entre
1991 et 2021.
Référant à la crise du logement locatif
qui affecte le Québec, François Des Rosiers souligne
que, de 1983 à 1991, il s'est construit en moyenne chaque
année 15 400 logements locatifs au Québec, soit
un peu plus du tiers du total des mises en chantier résidentielles,
alors que ce nombre n'était plus que de 3 800, soit 17,5
% du total, durant la période 1992-2001. En conséquence
et à titre d'exemple, le taux moyen d'inoccupation en
octobre dernier dans la région métropolitaine de
recensement de Québec n'était que de 0,3 %. Pourtant,
l'on assiste à une très forte demande en ce domaine,
soutenue notamment par la forte activité économique
et l'arrivée à l'âge adulte des enfants des
"baby boomers". "La réglementation des
loyers et la réglementation dans l'industrie de la construction
contribuent à exacerber le problème de rareté,
soutient le conférencier. Toutes causes confondues, cela
se traduit par un coût moyen de réalisation de l'ordre
de 70 000 $ à 75 000 $ pour une unité de deux chambres
à coucher dans un immeuble standard, tandis que sa valeur
marchande demeure inférieure à 50 000 $."
Une diversité de préférences et de
comportements
Le vendredi 31 janvier, dans le cadre du 8e colloque étudiant
pluridisciplinaire du CRAD tenu au pavillon La Laurentienne,
Yan Kestens, étudiant au doctorat en aménagement
du territoire et développement régional, a prononcé
une conférence intitulée Choix de localisation
résidentielle dans la ville de Québec: critères
exprimés et profils des ménages. Ses données
provenaient d'une enquête téléphonique menée
auprès de 774 ménages ayant fait l'acquisition
d'une propriété unifamiliale entre 1993 et 2001.
L'âge moyen des répondants est de 42 ans et 55 %
d'entre eux ont un diplôme universitaire. Le revenu moyen
des ménages s'élève à 69 000 $, et
plus de 500 d'entre eux sont des couples avec enfants. Enfin,
seuls 5 % des répondants habitent les quartiers centraux.
La première analyse des données révèle,
entre autres choses, que les critères de choix de la propriété
sont très variables en fonction de l'éducation
et du revenu. "Les critères de la superficie habitable,
de la taille du terrain, de la présence d'arbres, de la
qualité générale de la propriété
sont d'autant plus fréquemment cités que le revenu
est élevé", indique Yan Kestens. Parmi les
critères de choix du quartier, les services, la tranquillité
et l'attachement au quartier sont les plus souvent mentionnés.
"On ne choisit pas le quartier pour les mêmes raisons
si on est un jeune couple en attente d'un enfant que si on est
retraité, explique-t-il. Ainsi, l'école du quartier
est citée plus fréquemment chez les 35-54 ans.
Les 45-54 ans, eux, mentionnent la proximité des transports
en commun. L'hypothèse que leurs adolescents ont besoin
de ce service est tout à fait plausible."
YVON LAROSE
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