Au confluent de l'art et de la science
Le Laboratoire des nouvelles technologies de l'image, du son
et de la scène sera aménagé à compter
de cet été au pavillon Louis-Jacques-Casault
Le projet LANTISS, le Laboratoire des nouvelles technologies
de l'image, du son et de la scène, va bon train. Le vendredi
7 février au pavillon Adrien-Pouliot, lors de la première
rencontre réunissant les chercheurs et partenaires du
projet, le vice-recteur exécutif Claude Godbout a annoncé
que le LANTISS s'installera au pavillon Louis-Jacques-Casault.
Selon Luis Thenon, directeur du LANTISS, la première phase
de réalisation du projet débutera à l'été.
On aménagera notamment un vaste studio à géométrie
variable d'une hauteur d'environ six mètres. L'infrastructure
devrait être opérationnelle à l'automne.
Le LANTISS a pour principal objectif de soutenir la création
et les recherches de pointe, d'une part sur le développement
des technologies de scène, d'autre part sur le développement
des langages et perceptions engendrés par le recours à
ces technologies dans l'espace scénique. Ses principaux
axes de création/recherche sont le corps orchestre, la
présence et la distance, les mécaniques de scène
ainsi que la relation corps et environnement virtuel. Le LANTISS
a reçu l'appui financier de la Fondation canadienne pour
l'innovation et du Fonds québécois de la recherche
sur la nature et les technologies. Comme l'indique Luis Thenon,
le LANTISS sera un lieu de rencontre de la pensée créative
et de la pensée scientifique. "Il est faux de prétendre
que l'art est seulement le produit de l'intuition, dit-il. La
pensée artistique est aussi productrice de connaissances
que la pensée scientifique. La méthode de l'art
est en soi une façon de produire des connaissances fondamentales
pour l'humanité. En cela, les deux méthodes ne
sont pas égales, mais s'équivalent."
Le soutien de deux Facultés
La Faculté des lettres et la Faculté des sciences
et de génie apporteront un soutien de premier plan au
LANTISS. Des projets de maîtrise et de doctorat sont déjà
en marche aux deux endroits et se situent dans l'axe de recherche
proposé par le LANTISS. À la Faculté des
lettres, une demi-douzaine de chercheurs orienteront leurs recherches
futures dans la même direction. En sciences et génie,
le LANTISS pourra compter sur la collaboration des chercheurs
du Laboratoire de robotique (mécanismes parallèles,
préhenseurs robotiques articulés), du Laboratoire
de vision et systèmes numériques (systèmes
"intelligents" pour la perception, l'apprentissage,
l'action) et du Centre d'optique, photonique et laser (procédés
en projection laser, spatialisation d'images, interfaces utilisant
la fibre optique).
Le LANTISS entend tisser des liens étroits avec le milieu
de la création actif dans les recherches en nouvelles
technologies de scène. À cette étape de
son développement, il s'est associé à deux
partenaires de Québec: le Groupe Ex-Machina du metteur
en scène Robert Lepage, et le centre d'artistes Avatar.
"La technologie intéresse Robert Lepage, souligne
Michel Bernatchez, producteur des spectacles chez Ex-Machina.
Par exemple, il lui arrive souvent de combiner des projections
vidéo avec des ombres chinoises faites à l'aide
de chandelles. Ce qu'on a vu aujourd'hui est instructif, stimulant.
Il y a déjà plein de possibilités qui se
dessinent. Il y a des éléments technologiques qui
auraient pu résoudre les problèmes qu'on a rencontrés
dans la réalisation de certains spectacles de Lepage.
Mais on ne connaissait pas ces chercheurs." Émile
Morin, directeur artistique du centre d'artistes Avatar, indique
pour sa part qu'Avatar peut apporter au LANTISS une expertise
de terrain concrète en lien étroit et direct avec
les artistes.
YVON LAROSE
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