9 janvier 2003 |
Professeur au Département de science politique et président
de l'Action démocratique du Québec, Guy Laforest
voit venir l'année 2003 avec un grand intérêt.
L'année qui commence sera en effet une année d'élections
générales au Québec, et le politologue a
déjà annoncé son intention de se porter candidat
à l'investiture pour l'ADQ dans le comté de Louis-Hébert
à Québec.
"Le mois de janvier est une période de préparation
active en vue des élections, explique-t-il. Selon nous,
elles peuvent être déclenchées n'importe quand
à partir de la mi-février. Pour nous, la pré-campagne
a commencé officiellement dès le Jour de l'An."
Le chef Mario Dumont a annonçé en décembre
dernier une tournée des régions. "Il y aura
plusieurs assemblées d'investiture pour déterminer
les candidats dans plusieurs circonscriptions. Alors, nous pourrons
aussi préciser la formation d'une équipe gouvernementale
pour l'ADQ", précise le président du parti.
"Nous fignolons la plateforme électorale qui ne sera
lançée que lorsque les élections seront officiellement
déclenchées, annonce Guy Laforest. Les autres partis
ont fait leur choix, celui de présenter une plateforme
dès l'automne. L'ADQ n'a cependant aucune obligation à
dévoiler sa plateforme avant le déclenchement."
Un oeil sur Laval
Guy Laforest fait savoir qu'il s'intéressera aux dossiers
concernant la ville de Québec, dont celui de l'Université
Laval: "Laval est une force majeure pour la région
de Québec. Mais il faudra qu'elle réfléchisse
sur son propre positionnement. Quand le déficit de l'Université
Laval représente 40 % du déficit de toutes les universités
québécoises, il y a de sérieuses questions
à se poser. Il faut que l'Université cherche des
collaborations plus efficaces avec d'autres partenaires, c'est-à-dire
les autres universités."
Quant aux chances de l'ADQ de prendre le pouvoir, Guy Laforest
estime que ce jeune parti a au moins le tiers des chances de sortir
gagnant de la prochaine élection: "Selon moi, nous
avons des chances sérieuses de former un gouvernement majoritaire.
Pour y arriver, nous devons respecter notre plan de match en trois
volets: un programme cohérent, une équipe forte
et un parti plus structuré. Pour la cohérence, la
plateforme sortira au déclenchement des élections.
Nous présenterons les membres de l'équipe aussi.
Le développement de la structure du parti est aussi en
cours. Pour ce qui est de la possibilité d'un gouvernement
minoritaire, nous verrons ce que l'avenir nous réserve."
Les derniers sondages, qui ont vu fondre les parts d'électorat
de l'ADQ, n'inquiètent pas le politologue. "Dans l'horizon
des six derniers mois, nous avons gagné deux fois plus
d'électeurs que nous en avions, fait-il valoir. Vous seriez
surpris des gains que nous avons faits dans la région de
Montréal cet automne, autant sur l'île que dans les
couronnes Nord et Sud. C'était d'ailleurs ça le
plan pour cet automne, gagner des voix dans la région de
Montréal. Nous sommes très heureux de l'année
2002 et notre ambition pour 2003 est de respecter le plan de match
électoral et obtenir les résultats en conséquence."
Une nouvelle culture politique
Si les prochaines élections donnaient le pouvoir à
l'ADQ, Guy Laforest a déjà un premier projet en
tête: "Comme premier geste, je voudrais amener davantage
de respect au sein des individus, des adversaires et des institutions
politiques québécoises. Pendant trop longtemps,
les membres à l'Assemblée nationale se parlaient
mal. Cette attitude démontre un mépris de l'institution
et les citoyens la dévalorisent aussi en voyant le comportement
des députés. Au pouvoir, l'ADQ devra développer
la culture du respect en suivant les règles de procédure,
en ne faisant pas violence à nos adversaires. Il faut aussi
respecter les droits de l'Opposition."
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