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28 novembre 2002 ![]() |
Le Syndicat des chargées et des chargés de cours
de l'Université Laval (SCCCUL) a fêté la semaine
dernière ses 15 ans d'existence. Quinze ans d'un cheminement
qui fut loin d'être facile, au dire de la présidente
actuelle du SCCCUL, Danielle Chabot, et qui voit aujourd'hui le
syndicat espérer des jours meilleurs, placés sous
le signe de la reconnaissance du travail de ses membres.
"Notre raison d'être, c'est l'enseignement." Voilà
résumé, en une phrase lapidaire et à travers
les propos de la tête dirigeante du SCCCUL, le parcours
semé d'obstacles qu'ont dû franchir le cohortes d'enseignants
qui se sont succédé, année après année,
dans les salles de cours de l'Université. "On voit
ici et là les syndicats de chargés de cours du réseau
universitaire québécois célébrer tantôt
leur dixième, tantôt leur quinzième ou leur
vingtième anniversaire de fondation. Et dire qu'à
l'époque, certains croyaient que ces syndicats seraient
sans lendemain. Comme toutes et tous peuvent le constater, nous
ne sommes pas un phénomène éphémère",
commente Danielle Chabot.
Pour marquer d'une pierre blanche sa décennie et demie
de présence active à l'Université, l'instance
syndicale a profité de l'occasion que lui offrait la Journée
nationale des chargés et chargées de cours, le vendredi
22 novembre, pour dévoiler une fresque sur béton
mesurant environ 13 mètres sur 3 sur laquelle sont inscrits
les noms de 1 416 chargés et chargés de cours "en
lien d'emploi" avec l'Université en 2002. La murale,
sorte d'instantané à ce moment précis de
l'histoire du SCCCUL, est située dans le secteur du couloir
souterrain jouxtant l'entrée du pavillon Alphonse-Desjardins.
Précisons que l'Université Laval engage de 550 à
600 chargés et chargées de cours à chaque
session d'automne ou d'hiver, surtout au premier cycle. Ces derniers
donnent 30 % des cours à Laval, une proportion qui grimpe
à 50 % et même à 60 % dans le réseau
de l'Université du Québec, signale Danielle Chabot.
Rattrapage et reconnaissance
La convention collective qui lie présentement le SCCCUL
et l'Université viendra à échéance
en mai 2003. Et comme le chantier des travaux devant mener à
un éventuel renouvellement s'est mis en branle un an avant
l'expiration de l'entente actuelle, la direction de l'Université
Laval sait déjà à quoi s'en tenir en ce qui
a trait à certaines demandes de la partie syndicale: celle-ci
compte obtenir, entre autres, la parité salariale avec
les collègues de l'Université de Montréal
et de l'Université du Québec, qui reçoivent
quelque 5 800 $ par charge de cours. À l'Université
Laval, les membres du SCCCUL touchent 5 100 $ par charge de cours.
Le rattrapage exigé se chiffrera donc à 700 $.
"Pour nous, ce n'est pas seulement une question de salaire,
affirme la présidente du SCCCUL. Nous demandons que soit
reconnu notre travail dans toutes ses facettes. Cette reconnaissance
peut prendre la forme, par exemple, d'une meilleure intégration,
d'une présence accrue au sein des conseils, des commissions,
des comités de programmes, des assemblées d'unités
en somme, au sein des instances où se prennent les décisions.
Cette reconnaissance peut également se traduire par des
conditions de travail plus adéquates. Pensons ici aux demandes
de base qui sont communes aux syndicats de chargés de cours
de toutes les universités, comme celle d'avoir un bureau,
une boîte vocale, ou celle de pouvoir accéder à
un ordinateur."
Selon la présidente du SCCCUL, les chargés et les
chargées de cours de l'Université Laval pourraient
être appelés à occuper une place plus importante
au premier cycle, au cours des prochaines années. "Étant
donné que les professeurs doivent et devront consacrer
davantage de temps à la recherche, à la recherche
de fonds, à la publication ou à certaines tâches
administratives, nous avons l'impression que la direction de l'Université
se tournera du côté de nos membres pour assumer encore
plus de charges de cours. Il n'est surtout pas question ici de
faire concurrence au corps professoral, dont l'éventail
de tâches dépasse largement la seule fonction de
pédagogue. Mais, faut-il le rappeler, notre raison d'être,
c'est d'abord et avant tout l'enseignement", souligne Danielle
Chabot.
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