28 novembre 2002 |
L'Institut de la santé des Autochtones, une branche
des Instituts de recherche en santé du Canada, vient d'accorder
la somme de 1,4 M$ sur trois ans à un groupe de chercheurs
de la Faculté de médecine pour la mise sur pied,
à l'Université, d'un centre sur la santé
des Inuits et les changements environnementaux. Le spécialiste
de la recherche en santé des populations nordiques, Éric
Dewailly, dirigera le centre Avativut/ Ilusivut (Notre environnement,
Notre santé). Il sera appuyé par ses collègues
Pierre Ayotte, Christopher Furgal, Pierre Gosselin et Gina Muckle.
Ce groupe de chercheurs, actif depuis 18 ans au Nunavik, s'est
distingué par ses nombreux travaux portant sur les impacts
des polluants, tels les BPC et les pesticides organochlorés,
sur la santé des autochtones. Ces composés, produits
et utilisés dans le Sud, sont transportés par les
courants marins et les masses d'air sur des milliers de kilomètres
vers les écosystèmes nordiques. Les graisses des
mammifères marins comme le phoque et le béluga,
qui composent encore une bonne partie de l'alimentation des Inuits,
contiennent des quantités appréciables de ces polluants
nocifs pour la santé. Les mères inuites qui allaitent
transmettent même ces polluants à leurs nourrissons,
ont démontré les recherches d'Éric Dewailly.
Rien ne se perd, rien ne se crée dans le village écologique
global.
L'ampleur des menaces environnementales qui pèsent sur
les Inuits a incité les chercheurs de la Faculté
de médecine à proposer la création d'un centre
spécialisé sur la question. En raison de leur mode
de vie encore très près de la nature, les Inuits
sont particulièrement vulnérables à la pollution
transfrontalière de même qu'au réchauffement
global. En effet, les changements climatiques peuvent modifier
les patrons de répartition et de migration d'espèces
importantes dans leur alimentation de même que les déplacements
des Inuits sur la terre et sur les glaces lors de la chasse. Le
Centre s'intéressera également aux problèmes
de santé associés aux changements dans le mode de
vie traditionnelle inuite, notamment le diabète et le cancer.
Un important volet de formation figure au programme du Centre,
de façon à faire évoluer la recherche sur
les Inuits vers la recherche avec les Inuits et par
les Inuits. Grâce au Centre, des Inuits pourront recevoir
une formation qui leur permettra de participer aux études
sur la santé de leurs communautés. Le projet de
l'équipe d'Éric Dewailly a reçu l'appui de
plusieurs organisations représentant les Inuits au pays.
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