14 novembre 2002 |
"La direction de l'Université Laval est très
attentive à la problématique de la santé
psychologique des membres de son personnel. Elle juge d'ailleurs
que c'est une question de la première importance. Le rapport
des chercheurs de la Chaire en gestion de la santé et de
la sécurité du travail dans les organisations nous
sera d'un précieux secours, car il nous permettra d'identifier
des pistes de solution menant à l'amélioration de
la situation observée à l'Université."
C'est en ces termes que le recteur Michel Pigeon a réitéré
en quelque sorte, le lundi 11 novembre, ses engagements en matière
de gestion des ressources humaines, pris lors de la campagne au
rectorat, visant à assurer un "climat de travail sain
pour toutes et tous". Le recteur s'adressait à quelque
300 employés et employées de toutes catégories
qui avaient rempli l'amphithéâtre Hydro-Québec
du pavillon Alphonse-Desjardins, peu après le coup de midi.
Ils étaient venus assister à la présentation
du volet, concernant l'Université, d'un rapport de recherche
préliminaire sur la santé mentale et les pratiques
de gestion des ressources humaines rédigé par l'équipe
de la Chaire, sous la direction de Jean-Pierre Brun, professeur
au Département de management de la Faculté des sciences
de l'administration.
Michel Pigeon a rappelé que l'Université doit miser
sur une gestion des ressources humaines axée sur le respect
des personnes et sur le support dont elles ont besoin pour accomplir
leurs tâches. Et de citer, dans l'esprit du texte, la toute
dernière proposition de son plan d'action, celle portant
le numéro 62, misant sur "l'incitation continue faite
aux gestionnaires à être attentifs au climat de travail,
à faire les interventions nécessaires et à
établir pour toutes et tous des charges de travail équitables
favorisant le maintien de la santé au travail".
Constat et prévention
Jean-Pierre Brun, titulaire de la Chaire en gestion de la
santé et de la sécurité du travail dans les
organisations, a brossé, pendant une heure, un tableau
général de la conjoncture qui prévaut à
l'Université Laval. L'étude qu'il a dirigée
démontre que le travail provoque un niveau élevé
de détresse psychologique chez 40,9 % des employés
de l'établissement. Par comparaison, cette proportion se
situe à 43,4 % chez les quatre organisations (Laval, une
industrie, un centre hospitalier et une pépinière)
qui ont fait l'objet de ladite recherche, alors que Santé
Québec l'évaluait à 20,1 % chez la population
québécoise en 1998.
Il ressort notamment de l'investigation ciblant l'Université
Laval que le personnel de bureau et les professeurs courent respectivement
3,03 et 2,98 fois plus de risques de subir de la détresse
psychologique que la population québécoise. Pour
l'ensemble des répondants de l'Université, la surcharge
quantitative de travail, les pauvres relations avec le supérieur
et la faible participation aux décisions organisationnelles
représentent les facteurs de risques les plus importants.
L'enquête réalisée par la Chaire a été
subventionnée par l'Institut de recherche en santé
et sécurité du travail (IRSST). Elle avait pour
but de diagnostiquer l'état de la santé psychologique
des employés dans quatre organisations et à établir,
en concertation avec ces dernières, une démarche
de prévention. Les chercheurs ont ainsi rejoint par l'entremise
d'un questionnaire, au début de 2001, 1 086 employés
de l'Université, membres du SEUL, de l'APAPUL, de l'ACSIUL
et du SPUL. Ils ont également rencontré huit représentants
de l'employeur et autant de porte-parole des travailleurs.
Jean-Pierre Brun a fait savoir que l'équipe de la Chaire
en gestion de la santé et de la sécurité
du travail dans les organisations allait, au cours de la deuxième
phase de l'étude, accompagner l'Université Laval
pendant une période de deux ans, et ce afin de faciliter
la mise en place de moyens de prévention, en collaboration
avec le Comité sur la santé psychologique du personnel.
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