14 novembre 2002 |
Depuis la fin du mois d'août, 25 étudiants de
l'Université Laval continuent leur apprentissage de la
langue et de la civilisation russes à Moscou, à
l'Université d'État des Sciences humaines de Russie.
Fondée en 1991, cette université est à la
tête des universités russes en sciences sociales.
Le Centre Moscou-Québec existe quant à lui depuis
1998. Créé par cette université moscovite
et l'Université Laval avec le concours du ministère
des Relations internationales du Québec, le Centre constitue
un lieu d'étude et de recherche dont la mission principale
est l'élargissement de la coopération entre les
spécialistes russes et québécois dans le
domaine des sciences humaines, ainsi que la présentation
de la spécificité socio-culturelle du Québec
aux étudiants russes et des particulartiés de la
civilisation russe aux étudiants québécois.
Des chercheurs, des conférenciers et des artistes québécois
sont accueillis à Moscou sous l'égide du Centre
dans le cadre de séminaires, de colloques ou de manifestations
culturelles. De plus, le Centre possède une vaste collection
d'ouvrages de références, offerts par l'Association
internationales des études québécoises, la
Bibliothèque Nationale du Québec et l'Université
Laval.
C'est grâce à la bourse provenant du Fonds Ladislas-Gonczarow
pour le développement des études russes à
l'Université Laval que les étudiants de notre université
peuvent poursuivre leur apprentissage à Moscou. Ce Fonds
porte le nom d'un éminent professeur russe qui oeuvrait
pendant des décennies au Québec et qui a légué
un montant considérable pour la continuation du travail
auquel il a consacré sa vie professionnelle. La bourse
exempte les étudiants québécois des frais
d'études; ces étudiants sont également exemptés
des coûts d'hébergement puisqu'ils travaillent tous
à l'université moscovite, surtout dans le domaine
de l'enseignement du français parlé ainsi que dans
le champ de la présentation de la culture québécoise
aux étudiants russes. Cet échange de connaissances
plaît beaucoup, tant aux étudiants québécois
qu'aux étudiants russes, à qui l'Université
d'État des sciences humaines offre par ailleurs un programme
spécialisé d'études québécoises,
unique en Russie, comportant divers volets. Cette année,
plus de quarante étudiants russes sont inscrits aux trois
années du programme.
Impressions sur la nouvelle Russie
Il semble que très peu d'étudiants de l'Université
Laval aient ressenti un choc culturel notable à leur arrivée
en Russie. Beaucoup, comme Amélie, étudiante en
histoire et langue russe, ont été impressionnés
de trouver en Moscou une ville moderne, très européenne
et américaine, où cafés, bars et magasins
ressemblent beaucoup à ceux que l'ont connaît déjà.
Publicités de marques connues sur les grands immeubles
du centre-ville ou dans les métros, super-marchés,
cafés, restaurants, bars, kiosques offrant les produits
les plus divers, gens pressés, téléphone
portable à la main. Toutes choses encore impensables avant
1991, date d'entrée de la Russie dans l'économie
de marché et dans un nouveau mode de vie. Mais les traces
du passé sont encore bien présentes et se perçoivent
facilement, notamment dans le mélange des architectures
(pré-communistes, communistes, modernes), dans l'attitude
des gens, sur leurs visages. Ces traces sont profondes dans la
mémoire sociale et ont un impact indéniable sur
l'économie. Comme l'a remarqué Michel, étudiant
en littérature, le rapport à l'argent du citoyen
moyen n'est pas le même que celui que nous entretenons.
"La consommation, c'est un moyen de vie, mais ce n'est pas
encore un mode de vie."
Entre travail et voyages
Beaucoup d'étudiants québécois se cherchent
un emploi additionnel à Moscou et, souvent, le trouvent.
La plupart du temps, ils enseignent le français, soit dans
des lycées ou écoles, ou encore, ils sont engagés
par des familles. Enfin, comme l'a dit Guillaume, étudiant
en cinéma: "Ici, les opportunités ne manquent
pas, que ce soit de travail, de rencontres, de projets. Il s'agit
de les saisir lorsqu'elles passent."
Plusieurs étudiants québécois profitent aussi
de leur séjour pour voyager en dehors de Moscou, dans les
villes environnantes ou les régions éloignées
(comme par exemple la Sibérie orientale), et ce, pour en
apprendre un peu plus sur la Russie. Car, selon le dire de certains,
Moscou ne permet pas de connaître toute la Russie. Ceux
qui demeureront à Moscou pour un an (deux ou trois sessions),
assisteront au cinquième anniversaire du Centre Moscou-Québec,
qui sera célébré en mars 2003. Pour l'occasion,
un concert de musique et de poésie québécoises
ainsi que plusieurs autres événements seront organisés.
À partir du début de cette année scolaire,
le Centre participe activement à la création d'une
nouvelle discipline au sein du Programme d'études québécoises:
la culture artistique de l'Amérique francophone. Les cours
et conférences seront entièrement présentés
par des Québécois, professeurs de l'Université
Laval ou étudiants présentement à Moscou.
D'ailleurs, quelques étudiants québécois
préparent déjà des conférences qu'ils
prononceront avant la fin du trimestre. "Cela, sûrement,
permettra de déveloper encore plus les liens entre Québécois
et Russes", assure Ekaterina Isaeva, vice-directrice du Centre.
D'après les professeurs du Programme d'études russes
de l'Université Laval, plusieurs nouveaux étudiants
qui ont commencé leur apprentissage du russe à Québec
viendront à l'Université des sciences humaines de
Russie au début de la session d'hiver. Nous serons heureux
de les accueillir à Moscou."
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