26 septembre 2002 |
Trang est un mot vietnamien qui désigne une petite
fleur rouge. C'est également une partie du prénom
d'une jeune étudiante de Hô Chi Minh-Ville qui vient
d'entreprendre un baccalauréat en biochimie à Laval.
Il y a quelques semaines, Pham Minh Trang quittait pour la première
fois son Viêt Nam natal après avoir obtenu la bourse
d'entrée à l'Université Laval d'une valeur
de 10 000 $. "Je suis très curieuse et j'ai la volonté
de découvrir quelque chose de nouveau, dit-elle. Laval
est un très bon milieu pour les études, surtout
si on fait de la recherche. On peut avoir des séances de
laboratoire où l'on peut appliquer la théorie à
la pratique. D'après ce que je connais, les Vietnamiens
sont très forts pour l'aspect théorique de la science.
Mais ils sont faibles pour l'aspect pratique parce que chez nous
il n'y a pas suffisamment d'équipements et de laboratoires."
Une étudiante brillante
Au terme de ses études au lycée, et grâce
à une époustouflante moyenne de 9,8 sur 10, Pham
Minh Trang a été nommée meilleure étudiante
de la certification francophone de son pays. Une bonne nouvelle
n'arrivant jamais seule, elle a également terminé
première aux examens nationaux du baccalauréat général.
Enfin, une note parfaite de 30 sur 30 aux examens d'admission
lui a ouvert les portes de l'université médicale
du Viêt Nam. "Dans mon pays, explique-t-elle, la biochimie
est intégrée aux études de médecine.
Je me passionne pour la recherche qui concerne l'humain et je
prévois m'orienter vers la physiologie dans le cours de
mes études. Si je réussis ici, j'aimerais bien développer
la biochimie au Viêt Nam."
Pham Minh Trang dit apprécier la tolérance et l'ouverture
de son pays d'accueil. "J'ai très peur du racisme,
dit-elle, c'est pourquoi j'aime bien le Canada et son côté
multiculturel. Les Canadiens sont très accueillants. Ils
ne me perçoivent pas comme venant d'un autre continent,
d'un pays plus pauvre et d'un système politique différent
du leur."
Différences et ajustements
De nombreuses différences avec son pays lui ont sauté
aux yeux dès son arrivée. Au Viêt Nam, il
n'y a ni écureuils, ni corbeaux, ni d'arbres dont le feuillage
rougit à l'automne. Sa première constatation a toutefois
porté sur l'automobile. "Ici, indique-t-elle, il y
a plein de voitures et il y a seulement des voitures. Là-bas,
il y a peu de voitures mais plein de motos." Sur le plan
académique, elle se dit frappée par la proximité
entre les étudiants et les enseignants. "Ils sont
très proches, souligne-t-elle. Au Viêt Nam, il doit
y avoir une distance entre les deux. Par respect pour le professeur,
on ne peut ni boire ni bavarder en classe."
Au nombre de ses ajustements, Pham Minh Trang mentionne la prise
de notes en classe. "Ici, précise-t-elle, le professeur
parle sans cesse et n'écrit pas au tableau, ce qui fait
que l'étudiant doit constamment prendre des notes. Au Viêt
Nam, nous sommes un peu plus passifs, quoi!" Une autre difficulté
vient de l'accent et du débit de la langue québécoise
et des nombreux termes techniques français qu'elle doit
apprendre au fur et à mesure. Elle peut toutefois compter,
lorsqu'elle en ressent le besoin, sur la compréhension
de ses professeurs et sur l'aide de ses confrères de classe.
Les premiers pour lui expliquer la matière plus lentement
en privé, les autres pour lui prêter leurs notes
de cours. "J'espère, conclut-elle, que je serai aussi
une bonne étudiante au Canada."
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